L’été, un été d’enfouissement, est passé.

D’ores et déjà, la seconde édition du Guide de l’accompagnement est disponible. Il s’agit, désormais, à partir du remarquable effort de mise en valeur consenti par Dunod, et des nombreux ajouts, de notre livre de référence. Ce Guide peut et doit accompagner la route des alcooliques qui décident de prendre leur vie en mains. Il devient la référence nécessaire pour toute personne qui se réclame de l’AREA.  Outre les vignettes qui relatent de nouveaux cas peuplant ce travail de présentation conceptuelle, trois apports sont à relever :

  • Le résumé du livre lui-même pour les « Lecteurs pressés », entendez les lecteurs érudits, saturés d’ouvrages, pour expliciter la réflexion de l’AREA, une réflexion dont l’originalité ne peut échapper, après cette simple lecture, y compris dans  la politique à mener pour révéler le défi de l’addiction alcoolique.
  • L’article – chapitre sur « Alcool et Justice » est une synthèse documentée qui peut être opposable à tout discours sur les relations entre Etat, Justice et conduites d’alcoolisation.
  • Le chapitre « Comment soigner » donne le cadre d’un soin alcoolique alternatif à l’offre actuelle.


L’été a servi à constituer les deux premiers livres de la collection Bacchus : Les « Clés pour sortir de l’alcool », « Les groupes de paroles en alcoologie ». Il s’agit là d’une initiative majeure sur le plan de la réflexion clinique et du soin alcoologique. Pour la première fois, la réflexion clinique est posée, à partir d’une collection et de la problématique alcoolique. Potentiellement, la collection peut devenir un pôle de résistance à la pensée unique qui sévit dans le domaine des addictions comme, sous d’autres formes, dans tous les autres domaines.

Pour faire très court, les « Clés » dépassent le discours présent dans les livres sur le développement personnel, livres exécrables, si on y réfléchit, dans le sens qu’ils laissent supposer qu’il suffit d’appliquer un programme de comportements pour changer, les livres qui laissent croire qu’une personne peut se soigner seule, en faisant abstraction de la psychopathologie, du contexte de vie et d’une démarche thérapeutique structurée  qui inclut la question du sens et la nécessité de la lutte contre ce qui opprime.  Elles offrent du matériel de réflexion et des pistes de travail pour les équipes soignantes et les individus soucieux de liberté.

Personne, mieux que nous, n’était en mesure de produire un ouvrage théorique et pratique sur « Les groupes de parole ». Si la pensée unique ne l’emporte pas, l’ouvrage sera une référence pour la praxis du soin. Inutile de souligner que ce n’est pas gagné d’avance. Nulle préoccupation narcissique dans ces productions. Le souci de reconnaissance se situe uniquement au niveau de la finalité.

Nous avons produit un clip de 15 minutes pour le site d’ERES, sur you-tube (n’importe quel quidam peut s’épancher sur Internet, c’est là  l’envers de cette révolution technologique : rendre l’information inaccessible à partir des déferlantes nombrilistes).

Nos différentes initiatives demandent de l’argent et de l’abnégation. Notre bureau de l’AREA veille au meilleur usage possible de nos maigres ressources. Au fil du temps, la gestion de l’association demande de plus en plus d’investissement et de rigueur. Les nouveaux venus ne doivent pas l’ignorer.

La réunion du mercredi à la maison des associations (MDA) devient l’équivalent d’un exécutif, en lien avec le bureau et moi-même. Les membres du CA et les visiteurs, auxquels nous réservons la séance du jeudi 6 Octobre sont nos citoyens actifs.

Nous faisons l’effort nécessaire de refondre le contenu de notre dispositif audiovisuel, à partir de 3 supports. C’est notre moyen actuel de fournir du temps de soin aux stagiaires, indépendamment ou en lien avec nos présences pendant la semaine. Le DAV exprime le style et le fond de notre soin. Il doit être mis en valeur par notre site Internet. De nombreux films sont présents grâce au concours des cinéphiles de l’AREA.

Le site Internet fait désormais partie de nos objectifs prioritaires. Il devrait devenir rapidement opérationnel. Il doit permettre de nombreux développements propres à alimenter l’effort de diffusion de notre approche alcoologique, mettant également en valeur la réflexion de cliniciens et de scientifiques utile à notre champ de réflexion.

L’autre priorité est de réussir notre journée du jeudi 8 décembre sur les « Outils du soin ». Il y a encore beaucoup de travail devant nous pour satisfaire à cet objectif. Ne nous y trompons pas, la réussite de cette journée est un des éléments qui pèsera pour l’avenir de l’activité et de la réflexion. Nous devons la réussir par le nombre et la qualité des participants. La salle de l’espace Duranti contient 200 places. C’est dire que l’accompagnement médiatique ne devra pas être négligé. Nos liens avec nos partenaires publics devraient en être renforcés. Une des particularités des peuples velléitaires est de réagir quand il est trop tard ou de se satisfaire de défilés rituels de protestation, en se gardant de toute autocritique. Nous pouvons refuser ce destin pitoyable. La réussite de cette journée peut et doit donner un avenir à Bacchus. Tout se tient.

Après quoi, nous serons peut-être en mesure d’affronter les épreuves du réel : donner une base géographique, contractuelle et humaine à l’activité d’alcoologie. C’est la principale difficulté car cet objectif entre en contradiction avec la logique dominante de destruction des acquis et des progrès au nom des impératifs financiers. Tout récemment, l’entreprise de démolition des acquis s’est vérifiée par la « remise en ordre » de l’hôpital de jour de la MGEN : deux psychiatres performants, proches des patients et créatifs, ont dû quitter les lieux. Des activités ont été supprimées. La structure se ferme aux personnes extérieures à l’Education Nationale. 

Dans ce contexte, il est hors de question de faire la fine bouche. Nous devons trouver des alliances à tous les niveaux :

  • élargir la base soignante,
  • conforter la base de réflexion clinique,
  • trouver des solutions concrètes pour poursuivre, en dépit du transfert du site,
  • resserrer nos liens avec les différents partenaires logistiques.

Un texte sur les alliances a été rédigé et transmis aux responsables politiques compatibles avec notre projet.

Nous sommes passés de l’homo sapiens sapiens à l’homos sapiens addictus. Il s’agit, à notre place, d’inverser la tendance et d’essayer de  faire naître un homo addictus sapiens…  Un programme qui allumerait une lueur d’amusement et de joie dans le regard de nos disparus, à qui sera plus spécialement dédiée notre journée du 8 décembre.