Dans la période d’agitation, de désarroi et de fuite en avant que connaît notre pays, il est sans doute utile de rappeler les vertus de la prudence.

Louis XI, un des grands unificateurs de la future Nation, était surnommé, à juste titre, le prudent. Cette qualité est de nécessité dans les Temps troublés.

Nous avons besoin de sang froid, disons de contrôle émotionnel, sans perdre de vue un instant nos raisons d’être et les caractéristiques qui s’y rattachent.

L’AREA vaut par une ligne directrice : constituer les bases cliniques et fonctionnelles d’un accompagnement de proximité pour les personnes concernées par l'alcool et/ou par des difficultés psychoaffectives. Elle a besoin de citoyens dont la conscience politique se décline au plus près des réalités. Elle a besoin de personnes intellectuellement rigoureuses, fondamentalement indifférentes à ce qui mobilise l’ordinaire de nos élites : les avantages acquis ou à conquérir, les arrière-pensées et les petits calculs.

De tous les candidats à la magistrature présidentielle, pas un n’a dit un mot sur le caractère addictogène de la Société hypermoderne ou sur la menace que fait peser la culture consumériste sur la démocratie politique. Le ‘‘12ème candidat’’ – alias Eric Carrière – a, certes, mis en exergue – usant de son ‘‘fiel’’ - l’intérêt d’une boisson anisée qui irriguerait depuis le Perthus les villages et les villes de France… Ce breuvage, hélas, n’est pas le seul moyen employé pour anesthésier et tenter de manipuler ce que certains appellent le « peuple », avec un mépris dissimulé ou un enthousiasme affiché.

Nous serons prêts, demain, à œuvrer avec ceux qui sont d’accord avec nous ou qui, du moins, nous permettent de rester vivants et d’avancer dans la concrétisation de nos projets. Nous serons à l’initiative mais prudents. Nous évaluerons les paroles aux actes qui les prolongent. C’est la meilleure façon de progresser dans les périodes difficiles.

Notre pays, à l’exemple de l’alcoolique, vaut beaucoup mieux que l’image qu’il donne aujourd’hui. Il faut l’aider à croire en lui, l’inciter à cesser de se payer de mots et d’adopter la posture de victime ou de donneur de leçons, à réaliser une autocritique constructive, à mettre en accord ses actes et la nécessité de surmonter ses dépendances préjudiciables.

HG