Nicolas Werth

Tracts n°40 Gallimard

57 pages, 3€90

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Il est connu de tous qu’un peuple a besoin d’un roman identitaire pour avoir le sentiment d’exister. Le roman fait partie de son bien-être. Même s’il est concerné par une diaspora ou qu’il a été une source de peuplement pour d’autres pays, il existe à partir d’un territoire et d’un récit. Poutine s’est promu historien pour redéfinir l’identité russe. 

Le roman national russe a considérablement évolué depuis la Glasnot (La transparence) décidée en 1986 par Gorbatchev.

Poutine a qualifié, par la suite, l’effondrement de l’URSS comme la

« plus grande catastrophe géopolitique du XXème siècle. »

La refondation de l’identité russe commence, désormais, par « la mission libératrice opérée par le peuple russe de la peste brune ». Les alliés ont pourtant fait leur part de travail.

L’identité nationale n’admet qu’une version officielle, si bien que le 28 décembre 2021, la Cour Suprême de la Fédération de Russie a dissous Mémorial, la plus connue des organisations non gouvernementales (ONG). Elle a été fondée en 1989 et son premier président a été le prix Nobel de la paix, Andréï Sakharov.