Charles X

Le naufrage de la monarchie

Pierre Dauga

Editions de l’Onde

23€, 438 pages

hors références bibliographiques.

 

Il existe au moins deux façons de s’intéresser à l’Histoire : se passionner pour des anecdotes en abandonnant un temps ses préoccupations et les informations obsédantes ou se confronter aux faits rapportés et tirer des leçons pour la période que nous vivons. Un livre d’Histoire réunit habituellement ces deux fonctions. Charles X, le naufrage de la monarchie, l’illustre à merveille.

En ces temps de sédentarité forcée, pour se reposer de nos écrans, la lecture est un passe-temps accessible.

Côté anecdotes, l’auteur croque avec un plaisir manifeste les innombrables personnages qui ont gravité autour du comte d’Artois, le dernier des trois, après Louis XVI et le comte de Provence, l’énorme mais cependant habile Louis XVIII. L’écriture est acérée et provoque l’amusement. Le dépaysement est assuré.

Le récit couvre la vie de Charles X, de la période prérévolutionnaire à l’apparition d’Adolphe Thiers qui joua un rôle décisif pour remplacer Charles X par Louis-Philippe, le roi des bourgeois. Il permet ainsi de relier les événements les uns aux autres, avec des apparitions successives comme celle de Cadoudal, sans parler de l’omniprésence de « l’insubmersible » Talleyrand, qui a justifié ce qualificatif autant sinon plus qu’Andreotti dans l’Italie moderne.

Une double lecture de l’histoire est possible : attribuer la colonisation à rebours de notre pays aux trois coups de chasse-mouches du Bey Hussein sur le visage du Consul de France, Derval, ou apprécier le rôle des prétextes et arrière-pensées dans les opérations de grande envergure.

Nous n’en dirons pas plus pour laisser aux lecteurs le plaisir de découvrir cette fresque d’une soixantaine d’années, que Pierre Dauga nous fait vivre, comme si nous y étions.