14 février 2022 

 

Le temps qui reste à un individu, condamnation à mort ou maladie à espérance de vie comptée à part, a pour caractéristique d’être indéterminé. Pourtant, le temps qui reste est le déterminant le plus décisif pour accomplir ce que nous pouvons désirer dans notre existence. Il n’est pas utile d’insister sur le gommage du temps opéré par les addictions. La conscience du temps gaspillé ne donne que plus de prix au temps qui reste. La nature nous apprend que chaque saison apporte ses fruits et qu’il n’est pas forcément réaliste d’espérer avoir en hiver ce qui n’a pas été possible pendant l’été, même si le contexte peut influencer la saison et la technologie la prolonger.

Le temps qui reste est une puissante incitation à vivre au présent. Il y a hier, aujourd’hui et demain, les uns éclairant les autres. Remettre à demain ce qui est possible et utile de faire aujourd’hui est rarement une bonne idée. L’incertitude sur le temps qui reste doit rendre attentifs à nous saisir des opportunités. Cela étant, cette opération demande un état d’esprit adéquat. En alcoologie, un soin ne devient efficace que si une motivation suffisante rencontre une offre d’accompagnement appropriée. Le « drame » de l’alcoologie se situe dans cette double inadéquation, une motivation qualitativement insuffisante, une offre de soin ne répondant pas aux besoins profonds de la personne.

La découverte du trésor que représente le temps nous met en situation de l’apprécier pleinement. Notre état d’esprit agit, à notre insu, sur la perception du temps. L’attente peut le distendre jusqu’à l’interminable. La concentration sur une activité peut le raccourcir. Nous souhaiterions parfois qu’il suspende son vol. Il est classique de distinguer le temps pour soi, le temps contraint, le temps aliéné, le temps libéré.

Le temps qui reste peut s’évaluer par rapport à une butée temporelle. Il est alors possible d’imaginer un échéancier, de programmer des étapes vers les derniers objectifs.

Êtes-vous sensible au « temps qui reste » ? Quels usages préférentiels en faites-vous ?