26 septembre 2022

Dans notre activité associative, la fonction d’aidant est tout-à-fait centrale.

Tout aidant doit avoir été concerné personnellement par la problématique alcoolique.

Schématiquement, il existe des aidants d’organisation et des aidants d’accompagnement, quelqu’un pouvant assurer à des degrés différents ces deux rôles, également indispensables.

Nous avons préféré, pour notre part, le mot d’aidant à d’autres termes (cf. l’ouvrage Les représentations de l’alcoolique, ères). Nous récusons particulièrement l’expression de « patient-expert » pour plusieurs raisons : certains aidants ne bénéficient pas d’un accompagnement, le mot d’expert est particulièrement dévalué depuis la pandémie. En outre, une de nos règles est l’humilité. Nous savons que nous ne savons (presque rien), soignants compris, tant la problématique est diverse, complexe et évolutive. Nous distinguons le « avec », le « sans » et le « hors » alcool. Avoir l’expérience de « l’avec » et du « sans » voire du « hors » ne confère pas de compétences infaillibles.

Quels sont les points communs entre aidants d’organisation et aidants d’accompagnement ?

Au sein de l’AREA, le qualificatif d’aidant suppose de partager la culture de l’association, ce qui est possible avec la compréhension des ouvrages de base et l’expérience et/ou la pratique des groupes de parole de l’association.

Un diplôme d’addictologie n’intervient nullement dans la qualité d’aidant.

La lecture des comptes-rendus des séances de groupe est le lien minimal. Le groupe intégratif, spécialement, fonctionne comme un « intellectuel collectif ». Chacun peut contribuer à le faire vivre par sa présence.

Tout membre régulier du groupe intégratif est un aidant de fait, par sa présence, ses prises de parole, ses propositions de thème, l’évolution qu’il manifeste.

Nous nous appliquons à réduire au maximum l’instance formelle d’organisation (le « bureau ») afin de ne pas créer un double niveau, comme dans la société ou une entreprise. Les fonctions sont assurées individuellement. Nous tenons à ce que le groupe du lundi garde toute ses potentialités intégratives en privilégiant la réflexion. 

Il est souhaitable mais non obligatoire qu’un aidant d’organisation participe de temps à autre à des séances de groupe.

Les aidants d’accompagnement se situent principalement, mais non exclusivement dans la période du « hors-alcool », quand l’alcool n’est plus une préoccupation. Si un aidant connaît une difficulté avec l’alcool, il doit temporairement s’abstenir d’être visiteur.

Un aidant peut ou non être suivi par un soignant. Il a toujours la faculté de solliciter un rendez-vous, s’il l’estime utile. Il peut décider de cesser cette fonction quand il le désire.

L’aidant est exemplaire du « semblable-différent ». La différence est source de complémentarité.

Son appartenance n’est pas exclusive. Il peut participer à d’autres mouvements ou associations d’entraide.

Tout aidant de l’AREA est bien évidemment adhérent de l’association.

Quelle est votre expérience de la fonction d’aidant ?

Anne : J'ai commencé à être aidante vis à vis de moi-même lorsque j'ai intégré de façon plus assidue les groupes de parole de l'AREA. Au départ, je ne comprenais pas vraiment la dimension culturelle et philosophique du groupe. Avec le temps, de la patience et de la persévérance, le lien qui nous unit et qui nous lie aujourd'hui s'est instauré. Être aidante au bureau est une manière pour moi de vous être reconnaissante. Notre association n'est pas épargnée de la logique administrative pour vivre, voire survivre. C'est en ce sens que j'ai motivée Elisa à nous rejoindre.  "Plus de petites mains dans l'ombre nous sommes, plus nous avons de chance à nous soutenir pour au mieux réussir " Faire vivre le lien envers nos adhérents m'est aussi indispensable. Il en suffit peu parfois pour les inviter à pousser la porte de l'AREA : un mail, un mot, un sourire peuvent faire la différence et favoriser LA rencontre. Ceci dit, je regrette de m'apercevoir que certains adhérents n'ont pas renouvelé leurs cotisations alors qu'ils reçoivent encore les CR de réunions. Sommes-nous là encore dans une forme du tout consommable ? Devons-nous faire à nouveau un rappel à cotisation et stopper l'envoi des CR à ceux qui ne manifestent pas leur soutien au minima financier à l'AREA ? Là est une question que je me pose aujourd'hui.