9 janvier 2023

 

La discrétion est inhérente à la pratique alcoologique. En effet la problématique alcoolique souffre des représentations mondaines qui la caricature. Les ateliers ou les groupes de parole, en dépit de leur caractère collectif, garantissent l’anonymat mieux qu’un site numérique sécurisé. S’il y a partage des entretiens individuels avec un thérapeute de l’équipe, la transmission se fera avec l’accord de l’intéressé pour éviter des redites. Le dossier médical partagé pose un problème quand l’opération s’effectue à l’insu du patient. Nous avons refusé d’en effectuer une transmission numérique pour les archives du lieu d’hospitalisation.

La discrétion est constitutive de la culture de la sobriété. Ainsi sont écartés les narcissisme satisfaits et les hiérarchies sociales avantageuses. Le développement de sa personnalité gagne à s’effectuer à distance des curieux. La pratique de l’entraide est également régie par la discrétion, aux antipodes de la générosité ostentatoire.

Les bonheurs accessibles ont nul besoin d’être étalés, mis en image. L’étalage des avantages et des réussites est une façon d’insulter les malchanceux et les infortunés.

La discrétion est une façon de respecter les opinions des autres. Les convictions ont nul besoin de s’exhiber, même si une marque de chaussures, découverte chez un passager du métro, a la « haine » comme non.

La discrétion se distingue de l’hypocrisie sociale, de la dissimulation, du camouflage des turpitudes ordinaires ou des secrets de famille.

 

Aimez-vous la discrétion ?

La pratiquez-vous ?