lundi 27 août 2012

Monjauze estime qu’il y a une faille typiquement alcoolique et très précoce dans le développement de l’enfant pour expliquer l’installation de l’alcoolisme. Je crois, pour ma part, que sa théorie éclaire le développement de la problématique alcoolique chez une fraction de la population alcoolique mais qu’il est plus réaliste de dire qu’il y a plusieurs alcoolismes, avec des facteurs le plus souvent multiples « diachroniques ,» c’est-à-dire dissociés dans le temps, chez le même individu. Je crois aussi que la pratique addictive développe la part addictive de la personnalité, en le privant de trouver d’autres formes plus élaborées d’adaptation.

Quoiqu’il en soit, il est habituel de constater que chez l’alcoolique il est exceptionnel qu’il n’y ait que l’addiction alcoolique. Il y a le tabac, le rapport à la nourriture, le apport à l’activité, le cannabis, sans parler de bricoles telles que être accro aux infos ou à Internet. La liste est interminable.

Il est toujours intéressant de faire réfléchir chaque participant de la table aux diverses raisons qui l’ont conduit à développer son lot d’addictions – on ne fume pas des cigarettes pour les mêmes raisons que l’on se met à beaucoup boire − quelles sont les formes atténuées d’addictions qui pourraient l’aider à contrôler ses addictions « dures » et à disposer d’une vie plus épanouie. Enfin, chacun pourrait réfléchir à ce qui lui « pourrit » le plus la vie et quelles autres solutions que l’addiction il pourrait envisager.