lundi 5 décembre 2011

D’ordinaire, l’expression se conjugue au singulier : pensée unique.

Je propose de la décliner au pluriel en prenant appui sur la problématique alcoolique.

Ainsi, il y a longtemps eu une pensée unique dans le domaine de la vie psychique, la psychanalyse freudienne. Cette pensée unique s’est sectorisée par des ruptures, des émergences, des confiscations, la production d’une vulgate (une version appauvrie et réductrice pour le plus grand nombre). Lacan a eu ses fidèles par le biais d’un langage très hermétique… Les soignants qui ne s’étaient pas allongés sur le divan, autant faire se peut d’un psychanalyste de renom, étaient (ou sont encore) considérés avec  condescendance.

Les temps ont changé. Aujourd’hui la pensée, si j’ose dire, dominante est de type positiviste : on teste, on mesure, on évalue, on prescrit, on compatit, on ne réfléchit guère au-delà des produits et des comportements.

En matière d’alcool, les idées reçues ont suivi des modes : la consommation gastronomique, la consommation ritualisée religieuse, la consommation-récompense, la consommation conviviale, la consommation festive, la consommation de substitution ou de complément.

La pensée unique est ainsi faite de juxtapositions. Chacun donne sa consommation en référence.

La pensée unique a une relation directe avec le pouvoir et son corollaire : la soumission.

La pensée unique s’accommode très bien de la pensée catégorielle, catégorique ou sectaire, de la pensée paresseuse, de la pensée métaphysique, de la pensée dogmatique, de la pensée technocratique et de l’inculture. Elle trouve dans le virtuel des ressources inespérées.

Pour sortir de l’alcool et disposer d’une vie maîtrisée, un autre mode de pensée doit se cultiver : une pensée critique, évolutive, dialectique, syncrétique aussi (ou éclectique), prenant la complexité en compte. Cette pensée a besoin de bases matérielles et de relais. Elle s’appuie sur la mémoire, la réflexion ouverte et l’examen distancié des réalités. Elle prend des formes différentes qui ne sont pas exclusivement verbales.

  • Vous situez-vous plutôt du côté de la pensé unique ou de la pensée dialectique ?
  • Etes-vous perdu(e) dans la translation ?