lundi 6 février 2012

C’est le titre choisi pour la quatrième journée d’alcoologie du 14 décembre organisée par l’AREA et le thème de la conférence du professeur Myriam Tsikounas, Rédactrice en chef adjointe de la revue Alcoologie-Addictologie de la Société Française d’Alcoologie, coordinatrice d’un numéro de sensibilité clinique de cette même revue. Ce sera notre thème pour cette semaine qui accueille une équipe de femmes.

Le titre a un double sens :

  • Comment l’alcoolique, et au-delà l’addicté, voit-il le monde et se voit-il lui-même ?
  • Quels sont les stéréotypes qui sont appliqués aux personnes alcooliques dans notre société ?

Dans la présentation du numéro de décembre de la revue, Myriam Tsikounas fait allusion au cinéma concernant des médecins alcooliques. La revue fait sa place au Dr House, célèbre médecin d’une série TV britannique, dépendant de la cocaïne. Freud lui-même a les honneurs de la revue comme utilisateur de ce même produit.

Un des avatars de la condition alcoolique est de disparaître sous le qualificatif d’addicté. De fait, les patients alcooliques apprécient la fumée du tabac et des joints, dépendent facilement des benzodiazépines et de la codéine, sans oublier les addictions sans drogues en rapport avec l’alimentation ou avec des activités plus ou moins compulsives.

Doit-on pour autant revendiquer l’identité d’alcoolique qui a le double inconvénient de véhiculer toutes sortes d’attributs plus négatifs les uns que les autres, quel que soit le cadre de référence employé : psychopathologique, familial, moral, social ? Le destin du mot « festif » est encore en suspens.

La condition historiquement revendiquée de « malade alcoolique » stigmatise plus qu’elle ne libère la réflexion, sans pour autant déboucher sur une offre de soin spécifique et efficiente en termes de soin et de prévention.

Dès lors comment penser les relations pathologiques et préjudiciables avec l’alcool en dehors de la notion ouverte et combative de problématique alcoolique ? Comment faire valoir cette notion psycho-dynamique et psychosociale, en dehors d’une seconde  notion vécue, celle d’alliance thérapeutique ? Comment ne pas relier la problématique alcoolique à « l’humaine et amère condition » ?