Lundi 26 février 2018

toutes obédiences utilisées pour un grand détournement du sens de mots que l’on pouvait croire universels. Les concepts « universalistes » sont devenus des prétextes de différenciation ethnique. C’est le cas de la tolérance, de la laïcité, du féminisme, de l’humanisme. Les identitaires participent de la même manière à ce détournement. Ils opèrent par le matraquage. Il suffit d’habituer à utiliser ces termes dans un autre contexte. Pourtant, le voile n’est pas un objet d’émancipation. Dans n’importe quel contexte, le voile est un symbole de domination de la femme. L’auteure dénonce le rapprochement des « indigénistes » aux bourgeoises militantes, celles-là mêmes qui proposent d’élargir les trottoirs pour lutter contre le harcèlement. Elles dénoncent un patriarcat pratiqué par des mâles blancs mais lorsqu’il s’agit du patriarcat orientation(je ne comprends pas cette expression ? ), elles trouvent cela normal. Elles acceptent l’idée que les femmes occidentales et orientales puissent avoir des intérêts différents sous prétexte qu’elles ont une culture différente. Dans une République, les pratiques se jugent par rapport à la loi. La Loi est supérieure à toutes les pratiques culturelles. Parce que je suis d’origine arabe, je devrais tenir un discours qui ne soit pas lié à mes réflexions mais à mon épiderme.  Je me sens assignée à résidence par mes origines. La majorité des enfants d’immigrés sont dans une situation schizophrénique de conflit de loyauté.

Je ne suis pas une femme, et si j’ai du sang arabe, la trace en est éloignée du fait des croisements que j’ignore. Je n’ai ni le goût ni les moyens d’effectuer un arbre généalogique, mais j’entends parfaitement ce que dit cette jeune femme. Les concepts universalistes constitutifs de la République sont détournés de leur sens. Nous subissons les effets de la mise sous contrôle de la Société, sans disposer véritablement de droit de réponse ni de pouvoir de riposte. D’aucuns disent que nous vivons un état de guerre qui prend des aspects très différents des représentations que nous avons  de LA guerre, mais que nous y sommes quand même et de plus en plus.  La guerre que nous subissons prend les masques variés de la soumission contrainte, parfois violente, de la soumission conditionnée par l’idéologie et la marginalisation des réflexions divergentes, de la soumission anesthésiée par les « produits » et la désinformation, de la soumission maquillée en diversion, voire en révolte médiatisée. Ce livre que je n’ai pas encore lu énonce très certainement de puissantes et pertinentes exactitudes mais quel sera son impact ? Ce qu’il y a de certain, c’est qu’il se rencontre de plus en plus de marginalisés de fait.

Mais qu’en est-il du féminisme et de la problématique alcoolique ?

Il est évident qu’une femme a tout à perdre de choisir la solution alcool.  L’alcool est le plus stigmatisant des signes identitaires et boire socialement ‘‘comme un homme’’ n’est favorable ni au féminisme ni à la féminité. Sans doute, pour celles qui travaillent, leur activité professionnelle repousse, plus encore que pour les hommes, l’heure du premier verre, en le contenant dans la ‘‘sphère privée’’. La déconsidération de soi et les effets collatéraux sur l’entourage demeurent ; nul besoin de les détailler. La sobriété est la première étape d’un féminisme reconsidéré.

La fonction maternelle est considérée différemment de celle du père, particulièrement dans les premiers temps de la vie, avec la grossesse et l’allaitement.

Le reste devrait être équivalent en République : droit à l’éducation, droit de vote, égalité des salaires et des trajectoires professionnelles, droit de garde…

Notons que le droit pour le père de disposer de revenus en assurant des fonctions de maternage à domicile n’est pas reconnu, sauf exception. Ne parlons même pas des droits de garde assurés par les grands-parents…

Reste la question de la séduction, indépendamment des affinités particulières ? Qu’est-ce qui séduit ou a l’effet contraire chez un homme ? … et chez une femme ? Les problématiques du désir et de l’intérêt sont-elles les mêmes dans les deux sexes ?