Lundi 9 Avril

 La problématique alcoolique a un point de commun avec la pathologie cancéreuse : elle fait appel à l’instinct de survie. Dans l’état actuel du traitement non chirurgical des cancers, l’instinct de survie mobilisé par le patient joue un rôle important dans les résultats à court et moyen terme. Il en est de même pour les patients dépendants de l’alcool. Notre séance peut nous aider à comprendre ce qui peut retarder la mise en jeu de l’instinct de survie et ce qui, au contraire peut la favoriser. La cancérologie nous montre qu’au fil du temps, l’histoire naturelle de la maladie finie par s’imposer. Bien évidemment, des cas de guérison existent. Ils s’accroissent de façon différenciée, au fil des progrès et entretiennent l’espoir. Il n’est pas inutile de s’interroger sur l’histoire naturelle des problématiques alcooliques et de réfléchir à ce que l’on peut entendre sur le terme de guérison.

Voici donc de beaux sujets de réflexion pour les nouveaux venus et de partage d’expérience pour les plus anciens.

Sans vouloir affaiblir l’intérêt de la séance, nous pouvons nous attarder un instant sur ce phénomène étrange, enraciné au plus profond des êtres. Il est toujours étonnant de constater qu’après l’annonce d’une « terrible nouvelle » que le sujet ne s’effondre pas, alors que dans toute son existence antérieure il a très souvent fait un mauvais usage de ses ressources, empêtré dans un passé plus ou moins douloureux, ou absorbé par des contingences plus ou moins futiles. Là, alors que tout semble perdu ou gravement compromis, il s’accroche, fait preuve d’organisation, de courage, de détermination et de lucidité ! A un autre niveau, l’instinct de survie accompagne la fin de vie de personnes âgées jusqu’au moment où elles estiment enfin disposer du repos.

Nous pourrions rapprocher l’instinct de survie de la résilience, de cette capacité à repartir de l’avant, après avoir subi les pires dommages. En alcoologie, il est légitime de se demander qu’est ce qui peut rapprocher une personne de son instinct de survie et qu’est ce qui peut nourrir sa résilience. Nous pouvons également nous demander comment faire vivre notre résilience tout au long de sa vie.

Quelle est votre expérience personnelle en matière d’instinct de survie et de résilience à la période de l’alcool, du sans alcool et du hors alcool ?