Lundi 30 avril 2018

La fidélité et la constance sont des valeurs qui n’ont pas les honneurs de notre société hypermoderne. Ce qui domine, en effet, c’est plutôt le « je prends, j’essaie, je jette ». De même, la constance est une valeur périmée, remplacée aussi bien par la routine que par le changement compulsif. 

Mais peut-être, avant d’aller plus loin, est-il nécessaire de préciser ce que recouvre ces deux mots. La fidélité fait intervenir aussi bien l’intelligence que l’affectivité. Elle nous met en jeu comme personne et comme être de relation. Elle implique d’être fidèle à soi-même, c'est-à-dire à une éthique de vie, ce qui suppose d’en avoir une et d’accepter qu’elle puisse évoluer partiellement en fonction des changements qu’offrent les réalités. La fidélité a besoin de se renouveler pour perdurer. C’est un phénomène actif conscient, affectif et rationnel. Qu’en est-il de la constance ? Le mot évoque la durée dans l’investissement. Il est à l’opposé des feux de paille. Il suppose l’effort, l’acceptation des moments difficiles. La constance se distingue de l’entêtement. Elle est en revanche l’amie de l’opiniâtreté.

En alcoologie, l’accompagnement a besoin de ces deux valeurs, tout en respectant la liberté de chacun. Il est en tout cas assuré que les réussites se nourrissent de ces deux qualités au même titre que la discrétion et le sens pratique. 

Certaines personnes ne sont capables de fidélité que lorsque la personne ou la situation s’accorde avec leurs ambitions ou leurs fantasmes. La fidélité ou la constance suppose de disposer d’une vie intérieure suffisamment bonne et de ne pas être dupe des mirages et des sollicitations de nos environnements. 

Savez-vous être fidèle et constant ?

Quelles sont les ressources que vous mobilisez pour y parvenir ?

parvenir ?