Lundi 09 07 2018

La thématique de l’autorité va occuper plusieurs séances. J’ai, en effet, pour objectif de proposer une troisième conférence le vendredi 7 décembre 2018, avec cette thématique. Je rédigerai en amont un petit livre semblable à celui confectionné sur l’empathie. Le second conférencier sera Alain Eraly, de l’Université Libre de Bruxelles, un auteur. Il écrit, actuellement, sur « Le déclin de l’autorité », après publié en 2015 « Autorité et légitimité, le sens du collectif ». Lacontribution de l’AREA prendra toute la place nécessaire puisque la question de l’autorité va interroger la problématique addictive. Nous aurons eu le 18 juin un premier éclairage qui opposera l’Ordre à l’Autorité. 

Interrogeons-nous, aujourd’hui, sur les sources de l’autorité. Rappelons-nous, au préalable, que l’autorité n’utilise pas habituellement la force, à moins d’y être contrainte, en dernière extrémité. Dans cette situation critique, l’usage de la force demande du courage. Il n’est jamais facile de rompre un lien, de fermer une porte, de signifier la fin d’une alliance. Dans certaines situations, la part alcoolique du sujet tente d’imposer un rapport de force. Toute tentative de dialogue est mise en échec. L’Autorité avance à la façon d’un funambule, les yeux bandés, sur un fil. Elle tente de s’adresser à la part du sujet en souffrance et qui, malgré les apparences, réclame l’assistance que le sujet rend impossible par l’alcoolisation ou le retour du « vieux comportement ». 

Les fondements de l’Autorité ont pour nom : l’empathie, la rigueur, l’honnêteté intellectuelle, l’expérience, l’intuition, l’humilité, le courage, avec cette idée fondamentale que tout projet thérapeutique se construit à deux, le principal intéressé gardant, à tout moment, le pouvoir de refuser l’Autorité.

Cette situation clinique rencompte d’une autorité faisant appel aux capacités d’adhésion critique de ceux qui vont s’approprier l’autorité pour la faire vivre par eux-mêmes. L’autorité n’a donc pas vocation à se limiter à une personne ou à un groupe. Le soin vise à rendre chaque sujet apte à exercer son autorité sur ce qui le concerne, ce qui ne manquera pas de faire surgir les résistances du réel et mobiliser en retour ses ressources.

On peut déduire des lignes précédentes que l’Autorité a besoin de personne éprises de liberté et, en même temps, capables de discernement. Cela signifie aussi que l’autorité, à la différence de la domination, ne peut s’exercer sur un peuple soumis, anesthésié, inculte, en proie à des addictions. Que peut l’Autorité face à ce contexte dévaforable ? Elle peut chercher à rencontrer le bon sens et l’instinct de survie. 

Une source d’autorité symbolique se retrouve dans l’idée contrastée de Dieu. Il est effectivement possible d’opposer à la notion du Dieu tout-puissant de l’Ancien testament ou encore de Jupiter et de ses foudres, celle d’un Dieu humble, tendre et bienveillant, mais cependant énergique et parfois véhément, espérant que chaque homme prenne la mesure de ses passions pour se respecter, s’aimer et entraider. La variante laïque du pouvoir divin est celle de la puissance de l’Etat. Nous connaissons son ambivalenceIl peut être policier, terroriste et manipulateur. Il peut également être un médiateur de justice sociale, de solidarité et de progrès. Les intellectuels de toute nature peuvent eux-mêmes être au service de la liberté critique et donc de l’Autorité, ou, au contraire, servir l’ordre existant.

Quelles sont pour vous les sources de l’autorité ? 

Etes-vous vous-même une source d’autorité ?