Lundi 16 07 2018

Hermès, le Dieu des voleurs – je ne vois que lui comme auteur du vol qui nous désorganise – a pénétré sans effraction au 53, puis il a dérobé le vétuste ordinateur, bourré de travaux et d’informations confidentielles.  Le thème de ce lundi est parti avec le vol. Je prends sur mon désœuvrement bien connu le temps de réécrire la présentation du « droit à la différence ». Par chance, je dispose d’une copie-papier de la première version.

Le droit à la différence est une expression du langage actuel. La formule est porteuse d’une dimension revendicative. Quand un groupe n’est pas content du regard porté sur lui, il réclame le « droit à la différence ». Le groupe dominé, en recherche d’égalité ou de domination fait valoir son droit à la différence. Quelquefois, il semble plus intolérant que ceux qui ne sont pas comme lui. Nous pouvons relever que les femmes ont combattu pour l’égalité pour le droit de vote, pour le salaire, à travail identique et que des hommes les ont soutenus. Il existe, dans le cadre d’un Etat juste et solidaire, des droits particuliers pour les personnes handicapées à un titre ou à un autre ou des droits rattachés à des situations particulières. Notons que la différence est exaltée dans notre société marchande et plurielle – Hermès est aussi le Dieu des Marchands et des voyageurs. C’est au nom de la différence que les gens s’habillent pareil, mangent pareil, vont dans les mêmes pays lointains, à vol d’avion. Cette revendication est curieuse si on la rapproche du constat des inégalités. Si j’ai de grandes oreilles ou un gros nez, si je suis une limace ou un  corbeau, qui puis-je ? C’est un état de fait. J’ai du souci à me faire comme limace quand je vois un corbeau ou, inversement, je suis en joie, étant corbeau, quand j’aperçois une belle limace gluante. Ce que je veux dire, c’est qu’il existe un ordre naturel et un ordre juridique. L’ordre naturel n’est pas juste et l’ordre juridique n’est pas naturel.

Une autre question, proche du droit à la différence, est l’indifférence de la société hypermoderne et l’indifférenciation qu’elle induit, au nom du droit à la différence. Que devient le droit à la différence face au numérique « pour tous » ?

Qu’en-est-il du droit à la différence pour la problématique alcoolique ?

Où en sommes-nous de la convivialité plurielle ?

Où en sommes-nous des messages de prévention intelligents et critiques, réellement informatifs, …des formations de psychoéducation de qualité ? …de l’aide aux enfants issus de parents alcooliques ?

Ou en sommes-nous de la formation des acteurs professionnels ? …de la prise en charge par la collectivité des consultations complexes par des praticiens spécialisés ? …des entretiens de psychothérapies complémentaires ? …du paiement à un juste prix des réunions de groupe ? …de l’aide aux associations de terrain ? …du financement d’actions de recherche et d’évaluation clinique ?

N’avez-vous pas l’impression qu’on nous amuse avec ce genre de revendication ?

 Comment prenez-vous vous en compte et faites-vous vivre vos différences, celles se rattachant à l’alcool, et les autres ?