Lundi 30 juillet

 

C’est Gérard B qui m’a posé cette question à la veille de se fixer à Montpellier, dans l’optique d’une réorientation professionnelle.

Le fait est que c’est plutôt la situation inverse qui se rencontre : le patient doit se conformer à l’offre de soin, à celle du généraliste ou d’un psychiatre, plus rarement à celle d’un psychothérapeute ancré dans une approche particulière, à celle d’un lieu de cure ou de postcure…  Il peut prendre l’option d’un mouvement associatif.

Quels conseils puis-je donner en pratique ?

A – L’approche livresque

1°. Prendre le temps de comprendre et de connaître la problématique alcoolique. Certes, il faut savoir lire et se donner la peine d’une lecture permettant d’assimiler les notions essentielles. C’est le rôle d’un livre tel que le Guide d’accompagnement des personnes en difficulté avec l’alcool. Un nouveau tirage de la troisième édition vient d’être décidé. Un tel livre se lit en prenant le temps, méthodiquement, avec des marques pages ou stabylo en main. Un patient doit prendre le temps de devenir un étudiant.

2°. Les représentations de l’alcoolique, second ouvrage, vont lui donner de nombreux éclairages qui l’aideront à quitter les stéréotypes. Très souvent, le petit ouvrage de François Gonnet : « Lettres à la famille » l’ouvrira à la dimension familiale et systémique.

3°. « Vivre après l’alcool. Devenir acteur de ses choix » va sortir à la fin août. A la différence du « Guide », ce livre est à décliner en situation. Il convient littéralement d’apprendre à le vivre, au quotidien, pour passer à la culture du Hors-alcool, tendre à ce que nous appelons « L’épicurisme pragmatique ».

4°.  Rester adhérent de l’AREA, tant qu’elle existe, donne la garantie de recevoir les comptes-rendus, de bénéficier d’éventuelles consultations (trimestrielles ?) par mail, en attendant de trouver la bonne solution de proximité.

B – Trouver un ou des soignants en phase avec un accompagnement actif

Il n’y a pas de secret. Il faut essayer, évaluer un, deux, trois psys (s’il y a besoin de prescription), intéresser le soignant à la démarche que vous aviez entreprise, évaluer sa disponibilité, son ouverture d’esprit, lui demander ce qu’il pense des groupes de parole, engager un dialogue avec lui sur cette question… La barrière de l’argent se pose avec un psychologue ou un psychothérapeute. Il faut essayer. Á un moment, il faut savoir quitter « son » soignant.

C- Chercher une structure fonctionnant en centre de jour ou une association

Les Alcooliques ont beaucoup été décriés en raison de leur programme « spirituel ». Nous avons prévu une conférence en octobre pour apporter un maximum de clarté à l’épineuse question de la spiritualité et des croyances liés à la problématique alcoolique.

La plupart des centres d’addictologie ont des règles de fonctionnement qui placent la psychothérapie en parent pauvre.

D- Créer soi-même les conditions de son équilibre et de son épanouissement

Ce qui renvoie à une abstinence solide et aux sept axes présentés dans le « Vivre après l’alcool ». Il convient d’exercer constamment son esprit critique, continuer de se cultiver, lire, aller au cinéma dans l’esprit présentée dans les « Fiches-cinéma », travailler l’humilité, l’ouverture d’esprit… Ne pas oublier l’affectif – avec discernement, certes – car « sans amour, dit la chanson, on est rien du tout ».

Quelles suggestions feriez-vous à Gérard B ?