Lundi 1er Octobre

 Une remarque récente m’a fait prendre conscience que le sens des proportions se perdait. Comme il se dit, la critique est aisée, l’art est difficile. Je me suis demandé pour quelles raisons le sens des proportions s’était perdu.

Nous vivons une époque curieuse où l’on observe que plus une personne est insignifiante et plus elle se donne de l’importance, plus elle refuse d’être jugée pour ses actes et plus elle adopte des points de vue en se fondant sur les apparences. Il s’est mis en place un véritable arsenal psychologique et technique pour aider les gens à se persuader qu’ils sont extraordinaires. Kernberg avait trouvé l’expression du « Moi grandiose » pour qualifier cette relation grandiloquente à soi. L’opinion qui précède ne sous-entend pas que la plupart des gens ne soient pas dignes de considération ou d’affection. C’est juste une invitation à se connaître, à identifier ses capacités, ses envies mais également ses travers et ses limites, à ne pas rabaisser l’autre ou être rabaissé par lui par des familiarités qui ne s’imposent pas. Une autre erreur largement partagée est de se déterminer par rapport à des normes et au regard de l’autre, en oubliant l’essentiel : la nécessité de penser par soi-même, d’accepter d’apprendre, de considérer ses actes sous l’angle de l’éthique, d’exiger le respect tout simplement parce que l’on est réellement respectable.

Il a récemment été question de l’autorité lors d’une consultation. Nous allons devoir y réfléchir pour préparer la conférence de décembre. Accepter des responsabilités, vis-à-vis de soi et des autres, suppose d’accepter l’incompréhension et le dénigrement. Quitte à prendre des dispositions pratiques pour éviter d’en souffrir.

Quand vous subissez des propos ou des comportements qui ne vous respectent pas, quelles solutions envisagez-vous pour retrouver un climat relationnel qui vous convienne ?