Lundi 17 décembre

 En alcoologie, il est souvent question des deuils : deuil de l’alcool, deuil des illusions de contrôle, deuil de capacité ou encore de personne…

Le deuil est une raison souvent avancée pour justifier une alcoolisation. L’alcoolisme, dit-on est une maladie à prétextes.

Nous pouvons être surpris par l’importance accordée aux dates anniversaires des disparitions d’êtres aimés, ou parfois détestés de leur vivant. C’est une curieuse manière d’honorer un disparu que de se fixer sur ses derniers moments, quand il n’était plus que l’ombre de lui-même. Nous pourrions soupçonner un attachement morbide à la souffrance et à la détérioration. Un deuil réussi suppose d’incorporer sur le plan symbolique ce qui, chez la personne aimée, à une valeur d’exemple, de message et de présence, malgré l’absence.

Ainsi, la mère de Cendrillon et son message sur son lit de mort, avec son sourire et les yeux dans les yeux : « Sois courageuse et bienveillante ». Le souvenir des disparus, de leur parole, de leur engagement, de leurs imperfections mêmes, a une force symbolique qui a valeur d’étayage. Grâce à eux, nous ne sommes jamais seuls en étant seuls.

Les deuils sont pourtant nécessaires car structurants. L’enfant doit faire le deuil de sa toute-puissance au contact des interdits fondamentaux et des réalités. La mère, par exemple n’est pas notre propriété, pas plus que les autres personnes de notre entourage familial ou que nos tuteurs de résilience.

Personne n’appartient à personne, même si la présence de quelques-uns nous est indispensable pour respirer. Nos désirs et nos espérances doivent composer avec les réalités, ce qui ne signifie pas nécessairement que nous ayons à les abandonner. Nous devons habituellement les contenir, les adapter, les différer.

L’âge aidant, nous pouvons faire le deuil de ce qui ne nous appartient plus. Nous pouvons cependant adopter une opinion qui s’écarte des normes : la jeunesse est aussi un état d’esprit. Des progrès remplacent des pertes, l’ancien fait place au nouveau, la continuité s’obtient par le changement.

 Avez-vous de réelles difficultés avec les deuils ?

Avez-vous fait des progrès pour dépasser vos deuils et en faire un bon usage ?