Wiam. B   

 

Lundi 17 Juin 2019

Ce thème s’inscrit dans le cadre de ma thèse qui s’interroge sur le processus de désilience ainsi que sur l’émergence d’un parcours résilient chez le sujet alcoolique.

Dans la clinique des addictions, l’option addictive peut être une réponse à un vécu traumatique (Jouanne, 2006 ; Monjauze, 2011) en s’imposant à partir d’un mal-être assez souvent dénié ou mal compris. Par conséquent, nous supposons qu’un défaut de résilience  – entre autres facteurs − a mis le sujet alcoolique en situation de trouver un palliatif dans la conduite addictive qui devienne une résilience du pire (Didier, 2003). En effet, nous pensons que l’addiction à l’alcool correspond davantage à un processus de désilience qui amène le sujet, face à l’adversité, à repartir négativement dans un néo-développement aliénatoire (Pourtois et al., 2012).

Ainsi nous supposons que ce processus de désilience se trouve renforcé par trois facteurs majeurs : le premier est associé à la toxicité du produit et à ses effets sur le soma. Le second relève du fonctionnement psychique du sujet alcoolique (déni, clivage, défaillance des assises narcissiques, un manque à être, etc...) et de l’absence de demande subjective du fait du maintien de la conduite addictive et de la sous-estimation de la gravité évolutive de sa pathologie. Le troisième se rapporte au dispositif du soin lui-même ainsi qu’à la pertinence de son organisation et l’incompréhension de ceux (soignants, entourage, société, etc…) qui incitent le sujet alcoolique à s’inscrire dans une démarche de soin en exigeant des résultats (guérir, boire comme tout le monde, etc…).

Quand le sujet alcoolique se décide à réagir, il dit souvent qu’il a « touché le fond », c’est-à-dire qu’il a suffisamment accumulé de pertes et d’angoisses pour qu’un réflexe de survie se déclenche. Le choix de suspendre l’alcoolisation n’est pas le résultat d’une étude comparée des avantages et des inconvénients. Il est commandé par le désir de survie et activé par sa part adaptative (Monjauze, 2001). Cette situation nouvelle n’a d’avenir qu’à la condition de s’articuler à une prise en charge thérapeutique qui permet d’assister à la réanimation de la résilience secondaire du sujet (Gomez, 2016).

Quels sont vos facteurs de désilience ?

Qu’est-ce qui a déclenché/maintenu votre résilience ?