Lundi 12 août 2019

« Se révolter, dit en substance Henri Laborit, c’est courir à sa perte car la révolte suscite des réponses de soumission. Il ne reste plus que l’éloge de la fuite ».

La question est de savoir comment tracer notre route, en évitant le double écueil de la révolte et de la soumission.

La fuite évoque la lâcheté, la fuite devant ses responsabilités, l’incurie organisée, une attitude démissionnaire. Comment en faire l’éloge ?

Comment ? Nous serions tentés de souligner l’intérêt du discernement, de plaider pour une forme d’inertie apparente face aux agressions et aux incompréhensions. S’exposer ne sert bien souvent qu’à nourrir des mesures de rétorsion et des représailles. D’où la prudence qui n’exclut nullement l’esprit critique, le sang-froid et le courage. Nos capacités d’influence sont préservées tant que nos initiatives ne heurtent pas frontalement ceux qui ne considèrent pas les choses comme nous. Nous devons donc, tout en veillant à ne pas nous trahir, à prendre en compte les propres besoins de ceux avec lesquels nous pensons nécessaire.

Comment concevoir la fuite en alcoologie ?

Si la fuite, c’est l’alcool, alors la fuite est un renoncement, l’acceptation d’une régression ou une forme de suicide qui ne se vit pas comme tel.

La fuite ou des mesures de protection fortes sont indispensables devant chaque situation d’emprise ou lorsqu’on sait qu’il n’y a rien à espérer d’un dialogue impossible.

La fuite, au sens de repos, de recul, d’ouverture à d’autres choses que les contraintes habituelles, est à privilégier. C’est le sens des vacances ou des voyages.

Quel(s) sens a pour vous le mot « fuite » ?