Lundi 16 septembre 2019

Il est naturel dans notre démarche de réflexion d’examiner ce qu’il advient aujourd’hui de la condition masculine, avec ou sans alcool.

Si nous la considérons, tout d’abord, sous l’angle de la consommation d’alcool et des autres produits d’addiction, nous pourrions être envahis par un sentiment de compassion. Nous avons relaté, lors de la séance précédente, l’attitude d’un petit groupe de soiffards dans une salle de bar. La superficialité attristante de leurs propos coïncidait avec leurs faciès enluminés.

Ce que nous savons de la fréquentation compulsive des sites pornographiques coïncide avec le narcissisme satisfait des différents sexes partagé sur les réseaux sociaux.

Leur mode de rencontre privilégié mais partagé, caricature de drague, évoque les visites de maquignon dans les parcs à bestiaux. Ils sont représentatifs du « consommer plus et vite ». Ils sont gagnés par le souci de leur apparence. Les voilà coquets, musclés et tatoués, pour affirmer leur force et leur bravoure. Ils se sentiraient insultés si on les soupçonnait de spiritualité ou de culture générale. Certains d’entre eux semblent envier l’autre sexe. Ils choisissent l’indifférenciation. Ils deviennent interchangeables. Bref, ils font rêver. Les garçons ne peuvent qu’aspirer à imiter leur père et les filles à chercher un équivalent dans la population masculine disponible. Il n’en est rien cependant. Quelles sont les explications à ces évolutions ?

Le mouvement égalitaire a permis le droit de vote, l’égalité des salaires, l’égalité dans les droits de succession, la possibilité d’un épanouissement individuel des femmes, le droit de disposer de son corps et d’une maternité choisie. Ce mouvement des plateaux de la balance n’a pas modifié fondamentalement la condition masculine. Nous pourrions défendre l’idée qu’il a, au contraire, créé les conditions d’une meilleure réciprocité dans le respect des différences.

Les constats diffèrent de cette hypothèse optimiste. Beaucoup d’homme apparaissent dépassés par les évolutions de la modernité. Peut-être les deux sexes devraient-ils prendre conscience des effets délétères de l’égalitarisme et de l’interchangeabilité. Notre système économique n’a pas souhaité semble-t-il donner à la famille les moyens d’un fonctionnement harmonieux. L’esprit de compétition est exalté au détriment de la complémentarité et d’une organisation familiale solidaire entre générations. La famille nucléaire (couple avec enfants) fait désormais place aux familles recomposées et aux familles monoparentales. À ce jeu, il y a plus de perdants que de gagnants, tous sexes confondus.

Comment concrètement améliorer la condition masculine dans le respect de l’égalité et des différences entre sexes ?

Comment aider les hommes à trouver leur juste place dans leur couple, leur famille et la société, particulièrement si l’alcool a influencé une partie de leur parcours de vie ?