Lundi 30 septembre 2019

Alcoologie, écologie : la rime est riche.

S’agit-il du même type de combat ? La question peut se poser sur le mode analogique. Ce qui est certain, en tous cas : s’occuper intellectuellement et concrètement d’écologie politique est plus passionnant que se débattre avec les affres d’une consommation d’alcool non maîtrisée, avec toutes les complications et souffrances qui s’y rattachent.

Les problèmes écologiques sont débattus depuis longtemps par des personnes de référence pour leurs connaissances aussi bien concrètes que scientifiques. L’alcoologie mobilise beaucoup moins.

 En matière d’écologie, il y a ceux qui sont dans le déni. D’autres, à juste titre, sont préoccupés ou angoissés par les perspectives et les projections d’avenir. Un groupe intermédiaire se satisfait d’une écologie compatible avec leur mode de vie fondée sur le confort et la consommation.

 Nous pouvons retrouver ces trois grandes sensibilités face à la population affectée par l’alcool : certains sont dans le déni, d’autres sont traumatisés, un troisième groupe plaide pour des solutions qui n’engagent que ceux qui sont prêts à leur donner crédit.

 J’ai ainsi appris qu’une alcoolique abstinente, Laurence Cottet, auteure d’une biographie à visée d’exemplarité, avait convaincu le gouvernement de défendre le slogan « Un mois de janvier sans alcool » dans une optique de sensibilisation voire de prévention. Janvier est certes un mois qui suit les excès de fin d’année. Pour ceux qui connaissent les usages en cours et la complexité de la problématique alcoolique, cette proposition médiatique pourrait faire rire. Pour l’écologie également, nous pouvons imaginer des mots d’ordre du même type du genre « la semaine sans douche », le « mois de la marche à pied » ou « l’année sans déplacement en avion », avec une petite exception pour nos élites.

Un petit ouvrage de Corine Morel Darleux : « Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce » (Éditions Libertalia 2019) vient de paraître. La lecture en est agréable. Il est assuré que ce livre rencontrera plus d’échos que les ouvrages que nous nous acharnons à produire pour changer les regards dans le champ de l’alcoologie.

Comment vous situez-vous par rapport à l’écologie et à l’alcoologie ? Au-delà des choix individuels, comment voyez-vous l’émergence de solutions collectives ?