Lundi 6 Juillet 2020

Distinguer entre contradiction principale et contradiction secondaire appartient à la maïeutique socratique. Le courant marxiste se l’est approprié. Mao l’a utilisé pour imposer le communisme à la Chine. Cette façon de penser a des avantages pour définir une position face à un questionnement.

Nous sommes confrontés plusieurs fois par jour à des choix. S’il y a choix, cela veut dire qu’il y a différentes alternatives avec, pour chacune d’elles, des avantages et des inconvénients. Chaque alternative est contradictoire de l’autre.

Le tout est de distinguer quelle est la contradiction qui doit être considérée et résolue en premier. Si elle n’est pas résolue, nous serons confrontés au mieux au statu quo mais souvent la non-résolution soulèvera d’autres difficultés, d’autres contradictions qui compliqueront plus encore la problématique de départ.

Il est rare que la contradiction principale s’impose comme une évidence.

Prenons l’exemple de la pandémie.

L’encombrement des lits d’urgence en cas de contamination massive a été présentée comme la contradiction principale, ce qui, soit-dit en passant était « osé ». Cela supposait que le mode de confinement choisi était la seule solution.

Pour obtenir l’adhésion à cette croyance, il y a eu une orchestration de la peur assortie de mesures répressives.

Si j’écris à présent : « Comment a-t-on pu croire à cette fable ? » et si j’ajoute « Qu’a masqué cette grande peur martelée, agitée comme un chiffon rouge devant un taureau ?», je manifeste mon incrédulité et je suis incité à rechercher quelle est la vraie contradiction qui a déclenché une mesure de suppression des libertés sans précédent.

Si je réfléchis un tout petit peu, le caractère grotesque de la dramatisation me saute aux yeux. Il y a eu d’autres pandémies qui ont fait des dizaines de milliers de morts en France, la grippe de Hong Kong en particulier, en 1969-70. L’économie n’a pas été mise en panne, les écoles n’ont pas fermées. Nous aurions été en droit d’espérer une autre politique pour contenir la pandémie.

 Il n’y avait pas de masques ? On prenait une heure de grande écoute sur les chaines TV pour apprendre à fabriquer un masque chez soi.

 Il n’y avait pas de gel hydroalcoolique ? Il était répété qu’il était indispensable de se laver les mains soigneusement au savon après chaque sortie en veillant à ne pas porter ses mains à la bouche dans ce laps de temps.

 L’Etat pouvait réquisitionner les entreprises capables de fabriquer des visières et organiser des circuits courts de pourvoyance. Avec ce type de protections, il était inutile d’imposer des distances. Les réunions auraient pu se poursuivre. Définir et faire respecter des gestes-barrières intelligents était à la portée d’une démocratie.

Si j’écarte l’argument présenté comme contradiction principale, du point de vue de la Santé publique, je suis conduit à me demander quelle était la contradiction principale pour ceux qui ont agité le chiffon rouge et brandi la menace de sanctions lourdes, tout en nous infantilisant par des mots d’excuse pour nos sorties.

Ce sera donc la première question de la soirée : quel a été le(s) mobile(s) de ceux qui ont décrété l’état d’urgence sanitaire ? Quelles sont les motivations masquées ?

La deuxième : comment voyez-vous la contradiction principale en alcoologie pour le patient, pour le proche, pour la société ? Et quelles sont selon vous les principales contradictions qui accompagnent le diagnostic de dépendance alcoolique ?

Vous pourrez vous concentrer sur la seule seconde question ou évoquer les deux, en faisant court. Telle est la contradiction principale dans une séance de groupe.