Lundi 21 septembre 2020

C’est un thème d’actualité et un immense sujet. Je remercie le groupe du vendredi de nous l’avoir proposé.

Le principe de précaution a une signification opposée selon qu’il nous est imposé par la Société ou que nous l’intégrons de façon critique à notre façon de vivre, y compris dans le domaine relationnel.

La Société nous oppose le principe de précaution dans de nombreuses circonstances de la vie quotidienne. Les gestes-barrière mis en avant pour diminuer la contagion virale en sont une illustration. Nous avons commencé à mesurer leur impact sur le plan économique, sportif, psychique et relationnel. Nous serions en droit d’attendre du principe de précaution qu’il respecte le plus possible notre liberté et le simple bon sens. Nous savons que ce n’est pas le cas. Quand, par exemple, le niveau de dangerosité pour la pandémie impose une jauge de 5000 spectateurs (à partir de quelle étude contrôlée comparative ?) pour un stade qui en contient 18000, nous constatons que la distanciation justifiant ce chiffre n’est pas respectée puisque certains gradins sont occupés sans distanciation alors que d’autres sont totalement vides, pour respecter les chiffres ! Voici un exemple typique de contradiction entre la logique formelle et la logique réelle : un déni de cohérence.

Un train peut en cacher un autre. Le principe de précaution peut couvrir d’autres objectifs qui ne se résument pas à des manifestations d’absurdité bureaucratique. Nous pourrions l’analyser comme une variante douce de la Stratégie du choc décrite par Naomi Klein. En effet, avec la décision sanitaire, nous retrouvons des ingrédients communs :

L’arbitraire d’abord. Une décision de lourd impact sur notre vie quotidienne peut être prise sans débat, sans la moindre concertation avec les instances élues, sans se soucier de leur adéquation avec la réalité.

Le virtuel s’impose comme réalité en déniant le réel.

L’incohérence semble faire partie intégrante de la stratégie de déstabilisation, d’empêchement de l’exercice du bon sens.

Il existe ainsi des attitudes opposées pour obtenir la soumission : tantôt il est mis en avant la nécessité de preuves scientifiques pour avancer une attitude « dissidente », tantôt la décision est assénée sans contestation possible, en pratiquant l’insulte à l’encontre de ceux qui souhaitent en savoir plus pour forger leur opinion. Des ficelles aussi grosses que l’argument du « progrès » continuent d’être utilisées pour faire taire les oppositions.

Depuis trop d’années, l’exigence démocratique la plus élémentaire est bafouée alors que la décision prise va aussi bien conditionner l’avenir du pays que celui des générations à venir.

Quand la peur et le matraquage idéologique ne suffisent pas, la menace répressive est avancée. Les forces de police peuvent alors être convoquées de façon sélective. L’Ordre se sert du désordre qu’il a largement et depuis longtemps induit pour imposer des décisions contraires aux intérêts légitimes du plus grand nombre.

Une partie de la population se tourne logiquement, de façon compensatoire, - pour s’adapter, supporter - vers les addictions, quand ce n’est pas pour se détruire, sans mot dire. Elle est, ainsi, le jouet, de ceux qui la considère comme un support de consommation, comme de la « masse », pour ne pas employer un autre mot.

Bien d’autres erreurs ou « commodités » sont possibles…

C’est tout l’enjeu d’un accompagnement qui redonne à chacun le désir de vivre aussi libre et dignement que possible, libre et donc relié, en référence à une maison d’édition qui n’a pas encore répondu à mon envoi de bouquin « Les liens qui libèrent ». Ce livre est la première étape d’une nouvelle période dans l’histoire de l’AREA. Il demande, à présent, du sang froid, de la patience mais aussi de l’entraide, telle que nous la vivons.

Le principe de précaution se vit, pour nous, en mouvement, en exerçant au mieux nos capacités de discernement.

Peut-être le meilleure principe de précaution est-il, de nos jours, de réfléchir, d’anticiper, de donner le meilleur de nous-mêmes ?

 Comment vivez-vous le principe de précaution, celui dont vous pouvez faire preuve dans le cadre des addictions, dans votre vie affective et relationnelle, dans la société ?