Lundi 28 septembre 2020

Nous avons tout d’abord à distinguer la patience active de la ténacité et de l’opiniâtreté.

La ténacité consiste à ne pas renoncer malgré la présence d’obstacles à l’objectif visé. La ténacité est proportionnelle à l’importance accordée à l’objectif. Elle renvoie à la personnalité du sujet. Si la ténacité représente une force de résistance face à l’adversité, elle n’est pas pour autant garante d’une signification éthique. Dans le film « Mademoiselle de Joncquières », le marquis des Arcis poursuit une cour assidue auprès de madame de la Pommeraye. Une fois son objectif atteint, il ne tarde pas à s’en détourner au prétexte de l’ennui.

L’opiniâtreté ne doit pas être assimilée à de l’entêtement, alors même qu’il est dit qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Le fait d’être constant dans une conviction ou un sentiment exclut toute rigidité. Le rapport au réel implique des remise en question périodiques, des ajustements et des évolutions.

La patience active intervient dans la « puissance d’agir » spinozienne. La troisième partie d’Anesthésie générale éclaire la notion de diverses manières. La patience suppose un contrôle émotionnel suffisant. Elle autorise le développement d’initiatives susceptibles de trouver des solutions rapprochant de l’objectif visé. Certains états émotionnels sont à écarter. Il est inutile de se positionner en victime ou en « indigné ». Des convergences peuvent être recherchées avec différents partenaires, sans qu’ils soient nécessairement parties prenantes du projet ou même en phase avec celui-ci.

La patience active ne débouche pas sur des résultats immédiats. En intégrant la durée, elle permet à des opportunités inattendues de survenir. Ainsi, le confinement et le déconfinement ont permis de rédiger « Anesthésie générale ». En faisant le choix de la transparence, nous avons pu bénéficier de la générosité d’adhérents.

La patience active autorise une forme d’optimisme. Elle permet l’anticipation des étapes à venir et des conditions à réunir pour les réussir.

La patience active est économe en énergie. Elle ne se laisse distraire par rien qui soi étranger aux préoccupations du sujet.

La patience active n’est pas un exercice solitaire. Elle se nourrit des affinités et des liens suscités par l’objectif. Elle associe donc la réflexion et l’initiative.

Savez-vous utiliser les ressources de la patience active pour ce qui vous importe ?