26-02-2024

 

L’AREA se caractérise par une méthode, un projet d’accompagnement, une matrice culturelle et politique et, sur le plan humain, par une fraternité de fait. Elle doit résister à l’air du temps et prendre en compte le décalage existant avec les idéologies circulantes, d’où qu’elles viennent. L'AREA n'est pas un archipel de convictions juxtaposées mais plutôt un lieu de déconstruction des prêt-à-penser proposés un peu partout par les différents médias, en dehors des confrontations avec le réel. Elle vise à décliner l’intérêt général à partir du vaste champ des addictions et en premier lieu des addictions alcooliques. Pour persister, pour continuer de produire une réflexion originale et des supports de transmission, elle a besoin d’une forte cohésion intellectuelle et d’actes. Ce n’est pas un équivalent de café du Commerce ou de Café philo.

Que faut-il entendre par cohésion ? La cohésion n’a rien à voir avec l’unanimisme d’entrainement caractéristique des foules ou de groupements humains constitués par les mêmes croyances. Nous partageons le point de vue de Gustave Le Bon (p 30 du Livre bleu) et sa « Psychologie des foules » (1895). Il avance le fait qu’il suffit qu’une personne intelligente se mêle à une foule pour devenir idiote, ou tout au moins perdre l’essentiel de ses capacités critiques par le fait d’une émotion partagée. La cohésion d’une association comme la nôtre suppose l’expérience des réalités addictologiques, personnelles et familiales. Elle se renforce au contact de l’adversité. Les différences ont une valeur d’enrichissement mutuel. À l’inverse de ce qui se passe dans la société, la problématique alcoolique ne génère pas d’oppositions clivantes.

Le seul fait d’être dépendant de l’alcool ne peut pas être considéré comme un facteur de cohésion. Notre cohésion repose sur l’ensemble de la réflexion, élaborée au fil des années et consignées dans les différents livres produits. Le Vivre après l’alcool et le Livre bleu, tout spécialement, ou encore Le guide de l’accompagnement, donnent des bases solides à nos convergences de point de vue. Notre groupe de réflexion fonctionne comme une machine à déconstruire ce qui est énoncé ailleurs comme des vérités.

Nous savons par exemple ce qu’il faut penser de l’offre de soin traditionnelle constituée par les consultations de quelques minutes centrées sur la consommation, sur le principe de la consommation contrôlée ou encore des cures et des post cures.

Les concepts opérants distingués doivent être compris, même s’ils ne sont pas employés ailleurs ou connus du plus grand nombre.

Le monde est en perpétuel changement. Nos conceptions évoluent dans la continuité de ce qui a été élaboré et mis en forme antérieurement. Elles s’enrichissent de nos apports mutuels, dans le domaine du livre ou du cinéma, spécialement.

Notre cohésion dépend enfin de la fonctionnalité de notre dispositif. Il n’y a pas d’autre enjeu que notre épanouissement personnel au service du collectif.

Êtes-vous d’accord avec cette conception de la cohésion ? Vivez-vous une cohésion satisfaisante dans vos espaces de vie ? Cet objectif vous semble-t-il important ?