08-01-2024
Après la trêve de fin d’année, il est nécessaire de reprendre au plus vite les bonnes habitudes, à savoir pour ce qui nous concerne la fréquentation du groupe. La démarche visant à se libérer du carcan des addictions exige la mise en place d’habitudes alternatives. C’est un des problèmes de l’après-HBA : instaurer des habitudes qui vont couvrir deux besoins :
- la gestion du Sans-alcool et des éventuelles reprises ponctuelles de consommation,
- le commencement d’une élaboration mentale permise par l’accompagnement instauré à partir du groupe.
Il n’est pas nécessaire de s’appesantir sur la nécessité de constituer un territoire favorable à la sobriété. La prise matinale quotidienne d’Espéral, pendant plusieurs semaine ou quelques mois, a l’avantage d’affermir la volonté de se passer d’alcool, en affaiblissant le comportement compulsif et le clivage qui sont le propre de l’après-alcool immédiat, que le phénomène de recommencement soit conscient ou non. Nul besoin d’adopter un comportement héroïque : le courage et la persévérance auront d’autres occasions de se manifester. Cette précaution relativise beaucoup d’autres habitudes. Libre à chacun, cependant, de s’en servir ou de s’en passer. Si les proches les plus proches souhaitent imiter le nouvel abstinent en réduisant ou suspendant leur propre consommation d’alcool. Cette nouvelle habitude ne peut que leur faire du bien, sous réserve qu’ils ne vivent pas leur modération comme une abominable privation. Qu’ils évitent surtout des questionnements angoissés ou préoccupés : ceux-ci ne sont pas plus utiles que la compassion ou les louanges.
L’habitude la plus difficile à acquérir, pour la plupart, se situe dans l’élaboration mentale fondée sur la sobriété. L’élaboration se distingue aisément de l’érudition. Elle a peu à voir avec les connaissances intellectuelles. Il s’agit d’acquérir au plus vite et de développer des capacités d’écoute et de mise en mots du dialogue intérieur suscité par le thème de la réunion.
Ce travail mental d’examen critique des thématique de vie sous l’angle des addictions est une des spécificités de notre accompagnement. Cette habitude peut être transposée à nombre de livres, de films et de situations. Les addictions nous apprennent à lire autrement notre environnement.
Une foule d’autres habitudes anciennes ou nouvelles est à faire vivre. Il s’agit à la fois de conforter la vie sans alcool et d’éprouver un maximum de bien-être. La pire des habitudes anciennes est certainement la procrastination, la meilleure des nouvelles est de reprendre du pouvoir sur son temps en vivant le mieux possible les activités contraintes, en initiant de nouvelles habitudes en accord avec sa personnalité, qu’elles soient physiques ou mentales, personnelles ou relationnelles, utilitaires ou purement hédoniques.
Une chose est certaine, nous avons à veiller à ce que les habitudes des autres ou, plus souvent encore, leur désorganisation permanente ne perturbent pas les habitudes qui nous sécurisent, nous donnent du confort, nous fassent avancer.
Sur ces bases, la sobriété à toute les chances d’être bien vécue. Ces habitudes aident à devenir indifférent au regard des autres. L’essentiel de notre contentement est de rester fidèle à nos principe d’organisation et d’atteindre les objectifs que nous nous donnons à court, moyen ou long terme.
Quels ont été pour vous les bonnes et les moins bonnes habitudes qui ont accompagné votre démarche de liberté contre l’addiction ?
Dernier point : nous ne devons pas appeler « démarche de liberté » les pauses et compromis qui caractérisent certaines situations où l’important pour la personne dépendante est de « calmer le jeu » ou d’essayer de consommer avec une modération qui n’a jamais fait partie de ses habitudes.