familleLa dimension familiale est toujours à prendre en compte dans la prise en charge et l’accompagnement d’une personne alcoolique.

Le groupe des familiers se donne comme objectifs d’aider le « malade du voir boire » :

  • à se dégager des liens instaurés par la présence de l’alcool dans la relation conjugale ou familiale,
  • à prendre conscience de ses attitudes inadaptées et de leurs origines,
  • à redéfinir les attitudes appropriées.

La problématique alcoolique et addictive a une dimension familiale évidente.

L’aide aux familles renforce l’efficacité de l’aide à la personne posant des problèmes avec l’alcool. Elle atténue les erreurs relationnelles induites par le phénomène alcoolique, et elle porte intérêt aux souffrances des proches eux-mêmes.

Accueillir d’emblée un familier confronté à l’addiction d’un proche et – habituellement − au déni de sa pathologie est légitime, qu’il s’agisse d’un conjoint, d’un enfant, de ses parents... Sa souffrance a besoin d’être entendue. Son éclairage est parfaitement recevable, complémentaire de celui qui sera donné par le « patient désigné ».

De même, à la demande d’une personne en difficulté avec l’alcool, une consultation faisant place au « proche le plus proche » ou à un parent, ami ou accompagnant institutionnel, est tout-à-fait recevable. Des jeux relationnels s’observent ainsi en direct.

Le proche pourra bénéficier des prestations du C3A, s’il adhère à l’AREA. Il pourra notamment fréquenter le groupe des familiers. Parfois, il découvrira qu’il a lui aussi besoin d’une thérapie.

Le proche a tout intérêt à faire l’acquisition d’un des cahiers de l’AREA(1) qui décrit avec précision les dysfonctionnements induits par les conduites d’alcoolisation et les positionnements adéquats.

Le proche peut adopter une attitude culturelle en découvrant ce qui s’écrit sur la problématique alcoolique. Nous avons nos livres. Ils ne sont pas les seuls. Il faut d’ailleurs relever que les enseignements les plus utiles ne nomment pas nécessairement l’addiction en tant que telle, puisque l’addiction fonctionne comme un symptôme et s’explique comme une anomalie aux nombreuses origines transmises − génétiquement ou par imitation -,  traumatiques, pharmacologiques, culturelles, sociétales….

Le C3A souhaite fonctionner comme un lieu de connaissances et de dialogues. Il organise à cet effet des soirées de réflexion dans l’esprit de « l’éducation thérapeutique ».

Le proche pourra plus aisément prendre conscience de ses affects, des phénomènes de co-dépendance, de parentalisation et de maternage. Il apprendra, si besoin, à se recentrer sur lui-même, s’exercer au lâcher-prise, aborder la relation avec la personne alcoolique, sans jugement de valeur ni condescendance. Il pourra mieux échapper au célèbre triangle du sauveteur, du persécuteur et de la victime ou du couple objectivement sado-masochiste. Il pourra mieux identifier et analyser ses propres problèmes.

Quand une personne prend la mesure de son addiction ou de sa co-dépendance, elle ouvre l’avenir à ses descendants. Elle peut casser la fatalité présumée de la répétition entre générations. Elle peut mieux assurer sa fonction éducative pour ses enfants, immergés dans une ambiance sociétale addictogène, source d’immaturité, d’irresponsabilité, d’agressivité et d’inculture.

Le groupe de parole des familiers se réunit une fois par mois un mercredi de 18 à 20h. Voir le calendrier dans la partie "Thèmes des familiers".

Le C3A sera attentif à permettre aux enfants de s’exprimer et les aider pour qu’ils ne soient pas instrumentalisés par l’impact des alcoolisations et des conflits familiaux. Les souffrances et dommages de l’enfance pèsent lourds dans la genèse des troubles du développement psychoaffectif et dans la vulnérabilité addictive. Les relations avec la pédopsychiatrie s’imposent pour ces raisons.

L’aide aux familles pose, comme toutes les rubriques du projet, la question des ressources humaines et financières. Les unes ne vont pas sans les autres. Les proches-aidants sont partie constitutive de l’action de l’AREA.

  1. Lettre à la famille, François Gonnet, Cahiers de l’AREA, 2010