AREA 31 AREA 31 AREA 31
  • Accueil
    • Actualités
  • Association
    • Qu’est-ce que l’AREA ?
    • De l'AREA au C3A
    • Henri Gomez
    • Pourquoi adhérer ?
    • Etudiants
  • Méthode de soin
    • L'offre de soin et le sevrage
    • L'aide aux familles
    • Les psychothérapies individuelles
    • L’hospitalisation brève
  • Réunions et ateliers
    • Thèmes du Lundi
    • Les groupes de parole
    • L'atelier cinéma
    • L'atelier de relations interpersonnelles
    • Recherche en alcoologie
    • Conférences
  • Librairie et cinéma
    • La librairie
    • Les fiches cinéma
    • Les fiches livres
  • Videos
  • Contact
    • Formulaire de contact
    • Plan d'accès AREA et C3A
  • Partenaires

Les fiches livres

LES MÉMOIRES DE MON AMI

 

Octave Mirbeau

LES MÉMOIRES

DE MON AMI

Les éditions de l’arbre vengeur

8€

octavemirbeau

 

L’AREA n’avait encore jamais rédigé de fiches présentant un ouvrage d’Octave Mirbeau, journaliste et romancier de sensibilité rebelle. Nous n’aurons pas l’impudeur de résumer ici sa biographie, que tout individu en disposant peut consulter sur Internet. Il a occupé la position d’un écrivain critique, dénonciateur des innombrables impostures de son temps et, par anticipation, du nôtre.

Pour qui n’est pas habitué à son style, « Les mémoires d’un ami », qui ont l’épaisseur d’une nouvelle, la surprise sera conséquente. L’ami déclaré d’Octave Mirbeau est un anti-héros type : caissier obscur, haïssant son travail de guichetier, cohabitant avec une épouse acariâtre, devant sa survie mentale à son imagination et à sa capacité de s’abstraire mentalement de son environnement.

Phrases extraites

P13. « Aujourd’hui, je me suis regardé, par hasard, dans une glace… Parmi tous les spectacles, le spectacle de ma propre personne est celui qui me dégoûte le plus. Ah ! le pauvre visage ! …Et qu’il me désole l…

« Par exemple, les yeux sont morts, aucune lueur ne brille… mes doigts ressemblent à des griffes, à des serres d’oiseaux de proie. Et j’ai la face méfiante, le dos courbé, l’allure à la fois indolente et crispée d’un caissier ! ».

Il décrit alors les clients. P15 « Par le rectangle grillagé d’un guichet, j’ai vu se succéder les mêmes figures arides, les mêmes figures grimaçantes… Ah ! toutes leurs mains, ah, l’horreur de toutes leurs mains sur les petites tablettes des guichets !

P17 : « Je suis semblable à ce bout de terre ingrate et stérile, où pas un brin d’herbe, pas une fleur ne pousse.

P19 : Provincial, il épouse la fille unique d’amis de ses parents, des petits commerçants parisiens… « par cette incapacité absolue où je suis de dire : non ! »

P43 : J’étais parvenu très vite (il évoque sa femme) à m’abstraire, non seulement de sa présence morale, mais encore – et c’était l’important – de sa présence matérielle. (A l’exemple des) gens qui habitent près d’une gare s’accoutument rapidement à ne plus entendre les sifflets et les roulements des trains ».

P43 : Je m’étalais sur l’unique fauteuil et, les bras sur les accoudoirs, les jambes écartées, les yeux fixés au plafond, je pensais ».

Les pages se lisent et se tournent agréablement, permettant de visiter l’enfance de « l’ami », son arrivée à Paris et sa découverte d’une cellule de prison, comme suspect provisoire, à la suite de l’assassinat d’une vieille dame, sa voisine de palier.

Derrière la peinture féroce et amère – « je n’ai pas vieilli, étant né vieux » (P99) – , l’humaniste se trahit, moins mélodramatique que Victor Hugo, mais finalement plus convainquant.

P149, ces propos que pourraient faire leurs, certains personnages en vue : « Il n’est de pauvres que ceux qui veulent l’être, que ceux qui, malgré nous, s’obstinent à l’être ».

Un petit livre revigorant !

 

LE GANG DES DALTON Notre véritable histoire

 

Emmett Dalton

LE GANG DES DALTON

Notre véritable histoire

Petite bibliothèque Payot

8€

 

legangdesdalton

L’avantage d’une librairie est de savoir disposer les ouvrages à découvrir, indépendamment des salles et des étagères dédiées, et même des libraires très qualifiés qui renseignent. Lors d’une de mes visites à la plus connue de ces dernières à Toulouse, je n’ai pas eu de mal à être accroché par le titre et la première de couverture de ce livre de poche. Un retour en arrière dans l’enfance, qui ne finit jamais, l’univers décrit, avec brio et humour, par John Ford et par Morris, le créateur de Lucky Luke, restant présent dans notre mémoire...

La véritable histoire des Dalton est racontée par l’unique survivant du braquage des deux banques de Coffeyville, Emmett, le plus jeune de la fratrie. Blessé, il purgea 14 années de prison avant de devenir (un modeste) acteur à Hollywood ! Il mourut en 1935.

C’est la mémoire d’un repenti qui est sollicitée, avec un souci d’explications sinon de justifications.

L’ouvrage est parsemé de photographies des frères Dalton, dont celle de Bob, le leader, un beau garçon, et sa dernière en cadavre habillé, côte à côte avec d’autres « méchants » comme endormis, contre le mur de la prison locale. Bob avait une égérie, Eugenia Moore, une jeune femme intelligente, télégraphiste, qui les renseignait sur le passage des trains à attaquer. On retrouve son portrait, elle debout, à ses côtés, lui assis, comme c’était la coutume à l’époque.

Un récit de western avec des explications politiques

L’intérêt du livre vaut par le regard porté sur l’engrenage qui fit de garçons d’une honnête famille des « despérados ».

Les Dalton n’étaient seuls en cause dans les attaques de train. La bande comportait d’autres individus, comme les frères James et les frères Younger. Bob, le meneur, avait d’abord été « deputy marshall », au service, donc, de la Loi, en l’occurrence surtout la loi des banques et de la compagnie ferroviaire du sud. Il avait abandonné cette fonction, faute d’avoir été… payé. Il était franchement passé de l’autre côté, après la mort violente, au cours d’une mission, d’un de ses frères, Grat, également « Deputy marshall ». A l’époque, ceux qui manient le colt se divisaient entre Marshall et malfaiteurs. La frontière était aisément franchissable, comme celle du Mexique. En outre, n’importe quel citoyen pouvait s’attaquer à un-hors-la-loi recherché, pour toucher la prime liée à sa capture « mort ou vif ». Les Dalton s’en prenaient à l’argent des banquiers, convoyé par les trains de ’'Express Company ». L’attaque fatale des banques de Coffeyville semble la conséquence du désespoir de Bob, apprenant la mort de Jenny. À plusieurs reprises, les Dalton avaient caressé le rêve d’aller s’établir « honnêtement » au Mexique, après avoir fait le plein en billets de banque.

Emmett s’en prend à la façon dont la Justice était rendue et aux maltraitances dont les prisonniers faisaient l'objet dans nombre de prisons. Il semble avoir été épargné de ces mauvais traitements, rencontrant aussi des personnes bienveillantes en ces lieux.

Quelques lignes de sa main pour terminer cette présentation.

P 170 : « Notre système judiciaire est, par bien des aspects, une vaste farce. Les tribunaux deviennent des théâtres, non dans un but d’accomplissement de la justice, mais dans la course à la publicité personnelle. »

P 171 : « Les prisonniers sont achetés et vendus sur le marché public, vendus au plus offrant, telles des marchandises, de la même façon que l’étaient les esclaves noirs autrefois. »

P 172 : (Dans certains États, on « y apprend comment des hommes y sont fouettés jusqu’à la mort, affamés et maltraités jusqu’à la démence, abandonnés dans des cachots obscurs et insalubres… (ceci traduisant) une passion dévorante pour l’idée de vengeance ».

À la fin du XIXème siècle, les prisonniers n’avaient pas la vie facile, mais ce qui est décrit semble exister de nos jours dans certains pays ne paraît pas très différent. Et, dans notre pays, quoiqu’en en dise, les séjours ne sont pas une sinécure.

 

Plus d'articles...

  1. À QUOI BON ENCORE APPRENDRE ?
  2. Le soin est un humanisme
  3. Homo addictus
  4. J’accuse
  5. La pensée perverse au pouvoir
Page 1 sur 52
  • Début
  • Précédent
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6
  • 7
  • 8
  • 9
  • 10
  • Suivant
  • Fin

Copyright © 2025 area31.fr - Tous droits réservés - Mentions légales
AREA 31 - Association de Recherche et d'Entraide en Alcoologie, en addictologie et en psychopathologie