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Addictions et idéologies

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 16-06-2025

Nous pourrions croire qu’à l’ère de la Révolution numérique et des progrès technologiques inouïs qu’elle propage, l’influence des idéologies devienne négligeable. Il n’en est rien ! L’intelligence des programmes informatiques nous dispense d’efforts de mémoire, de réflexion critique, de connaissance sensible de l’autre, mais pas d’idéologies. Au contraire, il y en a pour tous les goûts, avec les images en plus.

Détour dans un établissement de cardiologie diagnostique et interventionnelle réputé. La carte vitale n’est même plus demandée. L’ordinateur sait. Le circuit des corps est organisé, une étape après l’autre. Chaque fois, les mots attendus accompagnent le geste nécessaire. Dans un des ascenseurs, un mot encadré de l’ancien Directeur signé « Dominique ». Il remercie le personnel, qu’il déclare merveilleux. Des cases ouvertes laissent voir des patients qui consultent leurs portables. De temps à autre, l’un d’eux se lève, dans sa tenue de papier bleu, pour se diriger vers les toilettes. De l’imprévu survient. Un brancardier maigre, chauve et petit, passe et s’inquiète : « Ne voulez pas de quoi lire, pour l’attente ? ». « Oh, merci ! Puis-je avoir ma sacoche, j’y ai de quoi lire et écrire ». Après le moment de réflexion solitaire, voici de quoi créer un bureau de fortune. Le thème « Addictions et idéologies » vient à l’esprit, comme une évidence. Le siège de l’infirmière de l’antichambre du bloc est un gros ballon caoutchouteux, garanti ergonomique. Elle n’en semble pas convaincue. Elle rassure une dame revêche qui s’indigne d’attendre encore : « Rassurez-vous, il y a dix blocs. Le vôtre se libère. » Arrive le moment attendu, une chaleur remonte le bras. Le produit doit dilater l’artère pour faciliter la montée du cathéter. L’appareil radio s’incline dans un désordre calculé pour saisir les images. Plus tard, dans la salle de surveillance, un jeune brancardier enfreint la règle en se faisant véhiculer par un collègue pendant quelques mètres. Partage de la dernière pièce avec un professeur de musique, plus jeune de dix ou quinze ans, retraité du Cours Florent qui « forme-les-artistes-de-demain », à Paris. Echanges sur le rugby. Il faudrait interdire les déblayages dans les rucks. Le risque d’accident induit n’apporte rien au jeu. Il peut dissuader des parents d’inciter leurs enfants à pratiquer ce jeu où l’individuel et le collectif sont indissociables, où on peut se congratuler après s’être combattu. Échanges sur le néant politique. Un carton présentant « Ce que nous apprennent les addictions » prolonge la digression professionnelle. Déjà l’infirmière au siège rond s’était amusée de l’atypie du parcours. Sa collègue, du « Salon de la Sortie » ne sourit pas. « Ce n’est pas bien de rentrer chez soi à pied et, pour le vélo, avec le guidon qui vibre et la chaleur annoncée, vous n’y pensez pas ! »

Cet hors-sujet a associé addictions et idéologies.

La séance pourrait distinguer les principales idéologies circulantes, leurs conséquences sociétales et leurs effets sur la prise en charge et l’accompagnement des addictions.

Clarifications pour ce thème

En ce matin du lundi 9, je prends conscience du caractère excessivement concis de ce thème « Addictions et idéologies ». Je dois en écrire plus pour donner son intérêt à la séance. Je commencerai par mentionner des messages découverts ce matin dans ma boite aux lettres virtuels. Pour la première fois, j’ai un message venu du monde musulman et de Face book, écrit en arabe avec trois cœurs : un visage de jeune femme voilée de blanc, un autre où des sages étudiants sans doute le Coran, un trio avec conjoint, femme et bébé, un paysage nocturne avec croissant de lune. Un autre message m’informe d’un report de rendez-vous, un cycliste a renversé un piéton à Paris et lui a cassé une jambe. Il a dû faire un passage dans un des hôpitaux de la Capitale. Je reçois également une invitation à un congrès où un conférencier va parler des liens entre les troubles déficitaires de l’attention et les addictions. Et du lien entre la Société et les troubles déficitaires de l’attention ?

Nous pourrions distinguer entre méga-idéologies, proposant une conception du monde et prescrivant des comportements adéquats pour trouver les chemins du bonheur, et micro-idéologies privilégiant un problème.

Concernant la problématique alcoolique et addictive, nous pouvons utiliser cette distinction entre macro et micro-idéologie. Un exemple de macro-idéologie se retrouve dans le mouvement des Alcooliques anonymes : les alcoolodépendants confirmés disposent d’un programme de rétablissement en douze étapes, avec l’aide de la puissance supérieure. Et les autres ? Les micro-idéologies se retrouvent sans difficulté dans le champ des addictions : le « consommer trop » appelle le « consommer moins », la perte de contrôle appelle à « contrôler ». Cette posture modératrice se trouve pour les jeux en ligne et l’usage des substances psychoactives. Les dictons sont des exemples de micro-idéologie qui reflètent le « sens commun » : « Boire un petit coup, c’est agréable », « Il a bu son verre comme les autres ». Et que dire du mot « festif » ? Il a une force idéologique équivalente à « Patrie » pour beaucoup de pratiquants.

Un courant ancien a pris une force nouvelle dans le monde occidental avec les déconstructivistes qui affirment leur liberté de choix, dès l’âge des réseaux sociaux, avec l’aide de la chimie et de la chirurgie, face aux données de la Nature. De même, les relations virtuelles tendent à remplacer les relations réelles, en face à face et la Communication tient lieu et place de réflexion politique. La phobie du contact a beaucoup progressé depuis les années Covid. Le principal reproche que l’on peut faire aux idéologies est qu’elles constituent un déni efficace et dangereux contre le Réel.

Centrons donc l’échange sur « micro et macro-idéologies », a la recherche d’alternatives.

La réunion

HG : J’ai omis de proposer une définition de ce que l’on peut entendre par idéologie. Nous pourrions qualifier d’idéologie un ensemble plus ou moins hétérogène de croyances, de règles et de pratiques se donnant comme expression du Vrai, alors qu’un examen distancié n’a pas de mal à en comprendre le caractère imaginaire. L’idéologie affirmée comme expression du Vrai correspond en réalité à une production intellectuelle émanant d’un groupe social à des fins d’identité, de domination et/ou de justification. L’objectif prosélyte d’un groupe est de faire adhérer le plus grand nombre à son idéologie.

En pratique, on qualifie souvent d’idéologie les convictions du voisin, mais cela ne disqualifie pas pour autant l’appréciation qui peut nous être retournée par celui-ci à propos des nôtres, avec une pertinence égale, même si nous sommes persuadés du contraire.

(Je n’ai pas regardé ce qu’en dit Wikipédia ou d’autres moteurs de recherche.)

L’espoir

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26-05-2025

L’AREA s’est toujours appliquée à préserver son sens de l’humour. Cette caractéristique est propre aux dominés conscients de leur valeur propre et/ou de la valeur de ce qu’ils défendent.

Ainsi, pour l’affiche du film Train de vie de Radu Mihaleanu de 1998 (fiche incluse dans l’ouvrage sur le cinéma publié en 2015), le sous-titre ironique en est « L’humour de (Klaus Schwab*), c’est comme l’humour juif, l’humour en moins).

L’espoir est un intitulé ironique, par les temps qui courent, sauf s’il incite à en créer les conditions.

L’espoir, donc, n’a de sens que s’il prend sa source et ses raisons dans la volonté (désir/effort) d’atteindre son objectif.

Avant de se soucier d’espoir, il convient de préciser l’objectif. Ainsi, l’objectif de modérer son addiction diffère radicalement de l’objectif de la mettre hors-jeu. Libre à chacun, par exemple, l’espoir de modérer son addiction au jeu d’argent, aux jeux en ligne, à la cocaïne festive, à l’ivresse. L’épreuve des faits permet de distinguer entre espoir et illusion.

Il est recommandé de distinguer un objectif-moyen d’une objectif-fin-en-soi. Il ne viendrait à l’esprit de personne de considérer la mise hors jeu de l’addiction comme une fin en soi. Cet objectif a le statut d’un moyen et l’objectif de l’accompagnement est d’en faire une base pour gagner en discernement, en liberté et en plaisir de vivre.

Dans cette perspective, l’espoir devient une question d’envie, de détermination, de réflexion, d’action, d’alliance, de créativité. L’espoir est compatible avec le pessimisme stoïcien résumé par la formule « il n’est pas utile d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ».

Dans les prochains mois, l’AREA va devoir mettre en œuvre toutes ces caractéristiques pour tenter de concrétiser l’espoir.

Un point mérite une réflexion et des distinctions : la différence entre espoir et espérance.

 

Quelles sont vos raisons d’espérer ?

 

*Nous avons inscrit le nom de cet éminent organisateur du forum annuel de Davos, épicentre européen du néolibéralisme européen, et propagateur de la chape numérique, auteur de la formule « nous n’avons pas le choix », en remplacement du nom de son pays d’origine car il serait absurde de s’en prendre, aujourd’hui, au peuple allemand.

La force du déni

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19-05-2025

 

Nous poursuivons la réflexion sur des questions rattachées à la problématique alcoolique avec « la force du déni », qui aurait pu donner son titre à un (autre) opéra de Verdi.

Une partie de la « mauvaise réputation » des personnes affectées par une des nombreuses formes d’alcoolisme est le déni, cette incapacité à avoir conscience d’une réalité dérangeante : une relation à l’alcool préjudiciable et cependant persistante. La force du déni est d’autant plus évidente que les conséquences sont manifestes, répétées et, assez souvent, désastreuses.

La variante atténuée du déni est la dénégation (« pas tant que çà », « moins que mon voisin », « lui oui, bien sûr », « je m’arrête quand je veux »), avec une énergie appréciable dépensée à contrôler la consommation ou à reporter à plus tard la décision d’arrêt : « Je ne suis pas prêt », « d’abord retrouver un travail »...

Des raisons très diverses interviennent dans le déni du réel alcoolique, sans qu’elles lui soient imputables. Nous pouvons relever la force des usages et des normes opposables au choix de ne pas consommer de l’alcool, usages, aux normes qui expriment le déni d’une pathologie, du droit à la différence et de la liberté de chacun à disposer de lui-même.

La difficulté à dire non intervient pour ne pas signifier différence et choix. Il peut exister un déficit de mise en mots, d’habileté langagière, pour adapter le refus à l’interlocuteur.

Cela étant, la force du déni en alcoologie ne cède en rien à la banalité du déni dans les fonctionnements collectifs, au-delà même des effets de l’ignorance, de la désinformation, de la manipulation ou des conditionnements idéologiques.

À l’exemple de l’inversion du sens de l’observation à l’origine du livre « Ce que nous apprennent les addictions », la séance portera sur des dénis hors addictions portés par des proches, des ensembles familiaux, professionnels, sociétaux et culturels, mais plus précisément du système médical, éducatif et médiatique, qui participent activement à la négation des réalités dérangeantes.

Quels dénis vous posent le plus problème, aujourd’hui ?

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