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Variations sur la récompense et les plaisirs

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12-05-2025

Toute personne alcoolique (ou addictée) a ou devrait avoir connaissance du système de récompense. Je crois même que cette notion devrait être enseignée sérieusement et politiquement, dès les années de collège. La stimulation répétée par des substances psychoactives de ce circuit, qui va du cortex à des zones plus profondes (dont l’aire tégumentaire et le fameux noyau accumbens, mis en évidence par une expérience sur un rat), aboutit à un conditionnement, simplificateur et contraignant. La relation au plaisir en est bouleversée. Elle est appauvrie, rendue machinale, stéréotypée. Elle aboutit à la nécessité de continuer la consommation pour apaiser le déplaisir, alors même que les effets collatéraux préjudiciables se multiplient. La personne perd ainsi la « liberté de s’abstenir de boire ». L’addiction n’a pas que cet effet cérébral. Elle induit de nombreuses détériorations sur d’autres fonctions, portant au minimum sur le discernement. La mémoire de l’addiction persistera et pourra être réactivée par le retour du produit. La Dopamine, les endorphines et d’autres substances véhiculent la sensation de plaisir. Leur production s’épuise par l’excès de sollicitation.

L’objet de la séance n’est pas de faire un cours. Il est de réfléchir à la notion de plaisir et de déplaisir.

La disponibilité aux plaisirs suggère l’absence de déplaisirs continus, de souffrance active, consciente et/ou inconsciente. La démarche clinique a l’ambition de mettre en évidence ces difficultés et de les soigner.

L’objet de la séance est plus précisément de comprendre les phénomènes attachés aux plaisirs, à la lumière des addictions.

J’ai pour habitude très régulièrement de m’interroger d’abord sur ces différentes sources de déplaisirs et de contrariétés. J’ai toujours besoin de les identifier pour essayer d’en prendre la mesure, de les contrôler, de les atténuer. En pratique, ce n’est pas une mince affaire.

Pour ce qui est des plaisirs, je privilégie logiquement ceux qui sont accessibles, sous réserve qu’ils ne suscitent pas d’inconvénients, de déboires ou de risques inconsidérés.

Cette approche me semble également pertinente pour aborder les problèmes d’addiction. Qu’en pensez-vous ?

Alcoologie et classifications

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04-05-2025

 

Il est d’usage, au sein de notre groupe, de partir d’un domaine que nous maîtrisons assez bien – l’alcoologie – pour réfléchir aux conditions d’une conduite de vie satisfaisante, objectif affirmé de l’accompagnement.

L’alcoologie n’a pas fait exception au souci de clarifier la complexité examinée par le moyen de la distinction classificatoire. Nous avons même dû apprendre, autrefois, une classification des alcoolismes qui utilisait des lettres de l’alphabet grec. Il en est de même de la vie psychique. Chacun s’interroge avec angoisse ou curiosité : « Suis-je bipolaire ? TDHA ? Hypersensible ? » Nous avons l’habitude de classer, quel que soit le domaine considéré. Les moralistes distinguent ainsi le Bien et le Mal. Les scientifiques distinguent des groupes et des sous-groupes dans leur champ respectif, à la suite du naturaliste Buffon. L’intelligence numérique a redonné, avec les algorithmes, une force nouvelle, semble-t-il décisive, à la pensée binaire. Elle commence à se substituer aux traders pour les opérations boursières. Il lui est conféré une part décisionnaire croissante dans le domaine militaire. Des oppositions binaires connotées ont pu être employées pour amuser les jeunes enfants, à propos des papous papas et des papous pas papas.

Pour évaluer la pertinence d’une classification, il est intéressant de voir ce que l’expérience nous renvoie de la problématique considérée. Ainsi, pouvons-nous apprécier, en retour, la pertinence de la classification proposée. Il en est ainsi des critères de « Droite » et de « Gauche », complétés par une distinction ajoutant le mot « extrême », selon la répartition de nos Députés à l’Assemblée Nationale. Une question malicieuse serait d’interroger chaque catégorie sur ses positions face à la diversité des questions organisationnelles qui nous intéressent. La même démarche pourrait s’appliquer à l’Intelligence artificielle. La liste des « bonnes questions » est prête. Une autre approche classificatoire – malheureusement plus difficile à satisfaire – serait de nourrir une étude sociologique approfondie pour évaluer quel est, dans cette population à laquelle appartiennent également les sénateurs, la Haute administration et le personnel politique, son rapport aux différents produits et addictions et les profils psycho-pathologiques éventuels.

Quelle part accordez-vous aux classifications pour votre conduite de vie ?

L'heure de la retraite

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 28-04-2025

Alors que j’évoquais les difficultés rencontrées avec la télétransmission et, au-delà, avec les différents protagonistes impliqués, mon fils me lança, dans un mélange de compassion et d’agacement : « Prends donc ta retraite ! ». Je n’évoquais pas cette question pour me plaindre. Je ne cherchais pas à fournir une description – toujours fastidieuse – ou une explication – trop complexe, dans le cadre d’un propos décousu. J’indiquais une variable qui pesait sur mon présent ; comme un caillou pointu dans une chaussure. De plus en plus souvent, des relations amicales m’interrogent à ce propos : « C’est pour quand ? ». Certains patients m’interrogent sur mon âge, que je ne cache pourtant pas, qui à s’étonner, ensuite, de mon état de conversation, ce que je prends pour un encouragement.

Nous avons, certes, au niveau du pays, une polémique récurrente sur l’âge de la retraite, alors que de nombreux praticiens s’obstinent. Après le centenaire, recordman du record de l’heure sur un vélo de piste, nous avons relevé qu’un praticien consultait encore à 100 ans. Le débat reste donc licite.

J’ai toujours trouvé que fixer un âge de fin d’activité professionnelle relevait d’un arbitraire malhonnête. En raison d’abord, de toutes les activités hautement qualifiées, autrement utiles que bien des métiers estampillés, tels que Directeur, Comptable, Magasinier, Chef de service, Conseiller (voir la fine équipe du monde de Mrozek) ne donnant pourtant droit à aucune reconnaissance sociale. Je pense, pour l’essentiel, aux mères et aux grands-mères qui vivent à l’ombre des conjoints, des enfants et des petits-enfants.

Je ne saisis pas bien l’équivalence entre la retraite d’un sportif de haut-niveau, celle d’un éboueur ou d’une esclave du Bengladesh, ou encore celle d’un petit agriculteur, et celles des salariés des Administrations. Certains d’entre eux auraient d’ailleurs bien voulu prolonger mais il leur est fait savoir qu’ils doivent abandonner la place, même s’ils pourraient faire bénéficier encore longtemps la Collectivité des compétences forgées par l’expérience.

Quoiqu’il en soit, et même si la décision de poursuivre me pénalise au niveau de la retraite effectivement versée, il devrait appartenir à chacun de choisir le moment de son pas de côté définitif.

Pour ce qui me concerne, j’assimile la retraite à une mort sociale, à une mort intellectuelle, à une mort relationnelle.

Je joue déjà les utilités, à mes heures, au sein de ma famille, avec modération et plaisir, par souci d’égalité et d’équité. Je n’entends pas faire plus.

Pour le moment, je me sais utile et je n’ai pas envie de cesser de l’être.

Mon organisation professionnelle, telle que je l’ai mise en place, facilite et justifie mon activité intellectuelle et je n’ai pas envie de l’interrompre.

J’ai toujours autant de plaisir à découvrir de nouvelles personnes, de nouveaux contextes, de nouvelles problématiques. J’ai toujours autant de plaisir à passer devant un écran de TV éteint. Et je n’ai pas envie que cela cesse.

Le monde tel qu’il est ne me convient pas du tout, mais ma mise en indisponibilité ne le rendrait pas plus attractif. Je n’ai pas envie de porter des œillères.

Certains ont dit, judicieusement, qu’ils aimeraient prendre leurs années de retraite, avant la période professionnelle fixée, pour en jouir en pleine possession de leurs moyens. D’autres défendent l’idée que le travail obligatoire (STO) ne devrait pas s’imposer, à l’époque de nos merveilleuses inventions, et plaident pour le droit sinon à la paresse continue (qui demande un effort), du moins aux activités choisies, plutôt qu’aux bullshit jobs. On peut éprouver une inhibition à la perspective de devenir des assistants de robots, même en sachant utiliser l’Intelligence artificielle.

Un des mes patients m’avait déclaré, alors qu’il n’en avait pas fini avec ses années d’artisan ébéniste : « Je prends ma retraite de l’alcool. » Du point de vue des addictions, il n’est jamais trop tôt pour prendre sa retraite.

Je crois savoir adapter mes envies à mes capacités et à mes libertés résiduelles. Jusqu’ici, donc tout va bien, malgré le néolibéralisme, les idéologies dominantes, la bureaucratie numérique, le culte de l’agent, les addictions en tout genre, la fièvre de la consommation et les nombreuses pannes d’intelligence qui s’observent.

Enfin, j’ai appris que les parties prennent parfois tout leur sens au cours des arrêts de jeu. Je tente le coup. Pas de retraite, donc, à ce jour !

Comment vivez-vous la notion de retraite ?

 

 

 

 

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