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Quel ressentiment ?

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15-09-2025

Le ressentiment est un état d’esprit considéré, si on en croit les opinions les plus autorisées, comme un défaut ou un handicap. J’avais été déconcerté par le sous titre de l’ouvrage de Cynthia Fleury sous le titre, au jeu de mots lacanien, « Ci-git l’amer », en butant sous le sous-titre : « guérir du ressentiment ». Le ressentiment serait-il obligatoirement un état pathologique, dont il serait impératif de guérir ? J’avoue que je n’ai jamais pu entrer dans cette lecture, tellement elle me paraissait éloignée de ce que je pouvais vivre au quotidien, depuis tant d’année.

Je vais m’efforcer de dire comment je comprends ce concept à la manière d’un collégien de 4eme. D’abord une définition. Le ressentiment est un affect pénible, la manifestation d’un dommage, d’une injustice, à l’origine de conséquences déplorables, durables voire définitives. Le ressentiment se distingue, par des nuances, d’affects proches, tels que la rancune qui suggère une préoccupation de vengeance.

Le ressentiment est-il obligatoirement un état pathologique ? Notons qu’il fait appel à l’observation, à la déduction et à la mémoire. Rien à priori de problématique. Il est sain de bien observer, de déduire correctement et de se souvenir des divers éléments constitutifs du dommage pour éviter qu’il ne se perpétue, s’aggrave ou ne se reproduise. Cela étant, le ressentiment peut avoir des caractéristiques plus ou moins discutables voire préoccupantes. Il atteste alors que l’agression a atteint son objectif : celui de créer un dommage altérant le discernement et créant une souffrance.

« Guérir » du ressentiment, en faisant l’économie d’une analyse de ses origines est illusoire. Un ressentiment handicapant exige de comprendre les facteurs qui l’entretiennent et l’empêche de s’atténuer et d’évoluer. Ce n’est qu’après avoir mené à bien ces opérations mentales que l’intéressé pourra faire la part des choses, garder le dommage en mémoire, tout en le relativisant et en le débarrassant des affects qui compromettraient son égalité d’humeur ou sa façon de voir les choses. Il guérira alors des conséquences mentales du dommage, tout en ayant gagné en expérience.

Un aspect du ressentiment doit être systématiquement soumis à l’esprit critique : son bienfondé. Il est hors de propos de laisser se développer un tel sentiment en se fiant à ses émotions ou aux premières impressions.

Qu’est-ce qui est mobilisé en nous par l’affect ? Quelle est notre part de responsabilité dans ce qui nous est advenu ? Plutôt que ressasser l’élément déclenchant et laisser se constituer l’amertume ou la rancune, la « bile noire » de Molière, mieux vaut se mettre en situation de faire la part des choses, de poser les actes utiles, de modifier éventuellement son style relationnel pour s’éloigner le plus possible du contexte et de l’ambiance du préjudice. Dans les éléments de la guérison intervient le détachement émotionnel qui permet de retrouver disponibilité intellectuelle et meilleure humeur.

Le ressentiment peut évoluer en mémoire :

- des auteurs du dommage

- des circonstances de celui-ci,

- de ses erreurs éventuelles

S’il reste en soi une part de colère, voire de mépris ou de haine, il convient de savoir en faire une source de bonne énergie par des décision appropriées ou des changements de perspectives. Rien de mièvre ou de compassé dans le processus de dépassement de ressentiment. Celui-ci ne peut le plus souvent s'effacer si les cause de l’injustice perdurent. Le ressentiment n’est donc pas en lui-même pathologique. Ce qui lui donne ce statut, outre les raisons, est la façon dont on le fait évoluer.

Dernières précisions : La position vis-à-vis du ressentiment change selon qu’on subit le dommage, quel qu’il soit, ou qu’on ne le subit pas. Dans une position de confort, chez une personne normalement équilibrée, le ressentiment n’existe pas ou il reste négligeable. Notons cependant qu’il n’est pas besoin de subir l’exploitation ou l’injustice pour l’éprouver. Il est relativement facile de disposer de « boucs émissaires ». La société se charge, par médias interposées, de nous en proposer. Le ressentiment est parfois une façon commode d'occulter sa responsabilité, sa culpabilité ou sa honte, par un phénomène de déplacement sur autrui. Il peut s’associer alors à la position de victime ou de » « persécuteur ». Un « privilégié » peut ainsi se dire victime des profiteurs du système social, de ceux qui abusent des arrêts de travail ou du RSA ou des étrangers, que les gouvernants pour lesquels ils votent, accueillent par dispositifs sociaux interposés. Il existe de nombreuses maltraitances et injustices qui créent du ressentiment mais aussi des épuisements et des dépressions, parce que l’on n’en parle pas, parce qu’on ne les reconnaît pas. Le ressentiment, justifié ou non, est alors l’alternative ou le masque du désespoir.

Comme dans bien des cas, le ressentiment perd l’essentiel de son intérêt quand il s’inscrit dans un phénomène d’amalgame ou de généralisation.

Un ressentiment, bien surmonté, rend le pardon inutile. Il est alors possible de passer à autre chose.

Pensez-vous que le ressentiment relève de la pathologie mentale ?  Pensez-vous qu’il s’agisse d’un concept-clé ? L’avez-vous souvent éprouvé, à propos de quelle situation concrète ? Comment l’avez-vous (ou non) dépassé ?

Comment se fondent nos opinions ?

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08-09-2025

J’essaie de maintenir en phase l’écriture des « Antennes de l’escargot » avec les thématiques proposées au groupe. Le chapitre 2 évoque le sens de l’observation et la place de l’humour. Je n’ai pas encore décidé comment je devais m’y prendre….Comment se fondent nos opinions… en alcoologie ?

De la place que j’occupais, il m’a été facile de comprendre que l’offre de soin – ou si on préfère d’accompagnement – ne convenait pas aux personnes souffrant des conséquences somatiques de leur alcoolisme, essentiellement des cirrhoses du foie et des pancréatites chroniques. Le peu de retours dont je disposais des cures et des postcures de l’époque me dissuadait d’orienter les patients dans cette direction, donc j’étais muet.

Je précise que l’ensemble de ma formation de médecin – y compris d’interne – n’avait pas consacré une minute à la dépendance alcoolique.

Il n’était pas très difficile de comprendre que l’alcool pouvait avoir la valeur d’un symptôme personnel, au-delà des habitudes sociales et culturelles.

Il a suffi que je rencontre des alcooliques qui s’en étaient « sorti » pour établir un mode de prise en charge reposant sur la motivation – à travailler, malgré le déni et les libertés résiduelles laissées par l’alcool – des séjours brefs – aussi dépsychiatrisés que possible – et un accompagnement où les « pairs » auraient un rôle important, par l’expérience et la réflexion qu’ils acceptaient de mettre en commun. J’ai cessé d’être muet.

La difficulté majeure a été que les conditions structurelles d’un accompagnement centré sur la diversité des personnes n’existaient pas. Elles n’existent toujours pas. Nous l’avons créé, fonctionnellement et localement, avec l’association. Le monde a changé. Les addictions se sont diversifiées. Nous n’avons pas cessé d’apprendre.

Comment se fondent nos opinions ? A partir de nos préjugés, puis de leur remise en cause, à partir d’un effort d’observation prolongé et diversifié, donc de l’expérience, et d’un effort de culture générale, tout en prenant en compte ce qui se passe dans la société. De ce point de vue, je suis handicapé par l’emprise du numérique, des médias et des protocoles.

Comment se sont fondées vos opinions en alcoologie ? Comment l’alcoologie a-t-elle fait évoluer vos opinions ?

 

Quel livre ?                                              Question supplémentaire.

Se pose la question de donner une suite à Ce que nous apprennent les addictions si, toutefois, il y a quelque chose à écrire, qui pourrait modifier tant soit peu le cours des choses.

Il m’est revenu, à plusieurs reprises, la dernière image du « Singe en hiver », d’Henri Verneuil. Jean Gabin a contribué, sans réellement le vouloir, à ce que Jean-Paul Belmondo assume son rôle de père auprès de sa fillette. En récompense, il a bu sur un mode festif, une dernière fois, avec lui. Leur route se sépare. La dernière image montre Gabin, assis de dos sur un quai de gare, attendant une correspondance, pour se rendre sur la tombe de son père. La guerre est finie. Sa vie aussi. Une nouvelle époque commence où il n’aura plus sa place.

Nous atteignons, me semble-t-il, une fin de période, celle d’un équilibre social relatif, pour une période de chaos, de confusion, d’affrontements, de bêtise croisée et synergique, sur fond d’addiction générale (Je reprends un titre du livre d’Isabelle Sorente). Cette situation me semble voulue et, quelque part, orchestrée. Elle correspond, principalement, à la volonté politique de l’élite apatride, avec l’assentiment plus ou moins conscient, d’une partie de la population. Nous méritons beaucoup mieux que ce triste sort mais comment faire pour que les forces vives du pays et notamment sa jeunesse refusent la mise en servitude qui se dessine ?

En quoi un livre peut-il changer quoi que ce soit, à court terme ? À l’époque des influenceurs, des réseaux sociaux, de l’IA, d’un numérique absorbant et règlementant les relations sociales, des médias aux ordres, sans parler d’une surabondance de livres, d’intérêt inégal, à durée de vie très courte ?

Ce que nous apprennent les addictions a suscité très peu d’intérêt identifiable. Comme si son contenu dépassait les capacités cognitives et le désir d’aiguiser l’esprit critique des lecteurs qu’il visait, la population soucieuse de servir l’intérêt général, d’apporter de vraies réponses aux problématiques addictives, de contribuer à susciter une prise de conscience salutaire face à l'anesthésie générale organisée.

Que proposer ? Un abécédaire de concepts utiles ? Un dialogue entre générations avec des jeunes capables d’observations critiques ? Un roman d’inspiration autobiographique ? Quoi d’autre ? Quelles actions associées ?

Qu’en pensez-vous ?

Le mouvement d’en bas… dans le champ de l’alcoologie et de l’addictologie

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01-09-2025

Comme chacun peut le relever, nos thèmes s’inscrivent dans une continuité et s’efforcent de rendre compte d’une actualité (personnes en démarche d’accompagnement, contexte de notre association, contexte général). « Ce que nous apprennent les addictions » fait mention de la nécessaire articulation entre un mouvement d’en bas (issu des besoins de la société) et d’un mouvement d’en haut (relatif aux décisions et initiatives des pouvoirs, politiques et autres, car il existe bien des pouvoirs qui s’ajoutent ou instrumentalisent le pouvoir politique, lequel dispose de sa propre opacité). Cette notion, à peine évoquée, n’a rien de rhétorique. Nous vivons tous les jours les effets délétères d’une rupture entre le mouvement d’en haut et le mouvement d’en bas. Et, sans catastrophisme excessif, nous sommes en droit d’être alarmés. La difficulté, dans l’optique de « l’intérêt général » ou, du moins, de l’intérêt du plus grand nombre, ou encore du Collectif, est triple puisqu’elle met en jeu tout à la fois le mouvement d’en haut, le mouvement d’en bas et, point le plus décisif, leur articulation réciproque.

Notre groupe, les consultations et les liens de messagerie, permettent de réfléchir et de dialoguer, de ne pas nous murer dans nos solitudes, d’atténuer nos isolements.

Une modeste séance ne peut cependant appréhender utilement l’ensemble de la question soulevée. Le point qui mérite réflexion pourrait se situer dans l’articulation, c’est-à-dire dans nos capacités de dialogues et d’actions pour faire vivre précisément cette indispensable articulation.

Ce qui est en jeu est l’usage que l’on fait de la connaissance des réalités et des contraintes qui pèsent sur elles, dans la mesure où ces contraintes, justifiées ou non, nécessaires ou non, font partie de la réalité.

 

Comment contribuez-vous, à votre place, à faire vivre le « mouvement d’en bas » pour votre propre vie ?

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