Lundi 13 juin 2022

 

Vieillir est un processus physiologique permanent, longtemps insensible puis de plus en plus manifeste, avec altération dissociée des capacités physiques et mentales. Les addictions ont, pour effet, d’accélérer le processus de vieillissement et, pour beaucoup d’entre elles, de raccourcir l’espérance de vie.

Dans l’ensemble, vieillir suscite la crainte, le refus et, parfois, le déni.

« Le temps aux plus belles choses se plait à faire un affront. Il saura faner vos roses comme il a ridé mon front. Le même cours des planètes règle nos jours et nos nuits. On a vu ce que vous êtes, vous serez ce que je suis » énonce Corneille, vieillissant, à une marquise qui l’avait repoussé. « Peut-être qu’un jour je serai vieille, répond Marquise, cependant j’ai vingt-six ans, mon vieux Corneille, et je t’emmerde en t’attendant ». La beauté juvénile est sans pitié.

Vieillir réclame la mis en jeu de consolations. Ainsi, Arsinoé devient dévote, tout en cultivant des espérances envers l’impétueux Alceste.

Depuis longtemps, le jeunisme sévit, si bien qu’il n’est pas rare qu’une personne passe sans transition de l’adulescence à la sénilité. De nombreux jeunes sont vieux avant l’heure. D’autres font comme si le printemps allait infiniment durer ou confondent hiver et été.

Le vieillissement peut s’accompagner de choses positives : l’expérience, l’acceptation, le détachement pour l’accessoire ou l’inutile, la gestion des ressources, la culture et l’humour, le goût pour les sentiments vrais et durables.

Vieillir, c’est l’assurance d’affronter des épreuves et, souvent, d’en prendre la mesure. Tant qu’il y a de la vie, il y a l’espoir de réussir de nouvelles choses, d’atteindre de nouveaux objectifs.

Notre culture judéo-chrétienne (je la cite, pour une fois) a fait toute une affaire de la mort, alors que pour les Grecs et les épicuriens, dont le romain Lucrèce, elle n’était rien en tant que telle.

Comment vous situez-vous face au vieillissement ?

Que mettez-vous en œuvre pour ne pas en souffrir ?