2 janvier 2023

 

« Au commencement était le verbe », cette phrase, débute l’évangile de Saint-Jean. Précisons que le texte est nettement postérieur aux trois autres évangiles, de Marc, Mathieu et Luc. Il aurait été élaboré par une communauté intellectuelle restreinte en Egypte. Il n’est pas éloigné de références du même type, écartées par la Papauté, qualifiées d’évangiles apocryphes. Le but de notre séance n’est évidemment pas de produire un commentaire de texte théologique. L’objectif est d’examiner la pertinence de la Parole dans la relation d’aide en alcoologie.

Au commencement de la démarche se situe bien une parole, celle qui nomme l’alcool comme fauteur de trouble. Notons que cette parole ne prend sens qu’à partir du moment où elle est entendue par le sujet. Pour autant, cette parole va tarder à devenir un instrument de libération. Il faudra écarter la honte, les représentations fausses, les illusions. La parole n’aura pas pour origine une figure d’autorité, sinon, indirectement, sous la forme d’expériences rapportées, celles de personnes alcooliques ayant ouvert le chemin par le dépassement de leurs déboires. La parole incorporée devra faire sens. Elle devra s’enrichir de connaissances, se nourrir de discernement et d’une nouvelle expérience : la vie sans alcool. Le clinicien se situe à ce carrefour. Il véhicule et adapte de l’expérience, celle des histoires entendues et de la sienne propre, puisqu’il est évident que l’alcool a la signification d’un symptôme multidimensionnel. L’alcoologue doit élaborer ses propres réponses. Il est à égalité avec ceux qui partent à la recherche des leurs, après avoir écarté l’addiction.

Le terme de Parole est justifié par la dimension singulière, éthique, relationnelle, spirituelle et philosophique qu’il suggère. Le groupe intégratif est l’exemple même d’un groupe de Parole.

Quelles ont été pour vous les paroles les plus significatives pour votre démarche de liberté ?

À quelles sources les trouvez-vous ?