​​​​​​​​Lundi 20 Novembre 2017

Bénédicte m’a proposé de centrer deux réunions sur la dépression. Elle a déjà effectué un travail et va ouvrir la réflexion le jeudi 16 novembre. Nous prendrons donc la suite le 20 et Pierre-Jean a mission de publier ces lignes-ci le lendemain. Je développe quelques pistes, telles qu’elles me viennent à l’esprit.
La première hypothèse est que l’addiction alcoolique est une tentative, longtemps réussie, d’échapper à la douleur dépressive.
Pour parler comme les psychanalystes, la bouteille remplace facultativement l’objet manquant : la présence non-sécurisante d’une mère trop absente, malveillante, instable, excessivement narcissique, soumise ou conventionnelle, manipulatrice ou étouffante, ou l’objet perdu trop tôt, plus rarement.
La dépression essentielle, mélancolique, a toutes les chances, d’accompagner le sujet tout au long de sa vie.
La dépression anaclitique correspond à une perte d’objet : l’objet a été là puis il a fait défaut alors que l’enfant n’avait pas encore eu la capacité d’intérioriser l’objet. La maman très présente cesse de l’être pour différentes raisons, les équivalents maternels font défaut (le père compris). Ce type de situation favorise la dépendance à l’autre, à un produit qui crée l’illusion de la complétude. Elle correspond au sentiment d’abandon.
La dépression narcissique s’explique aisément. Le sujet risque de passer sa vie dans la quête d’une reconnaissance qui ne la satisfera jamais.
Si globalement, le sujet s’est développé sans trop de carences précoces, et s’il dispose d’une sensibilité à peu près normale, il devra faire face à une dépressivité récurrente quand la réalité décevra ses attentes, à moins d’être un abruti accompli. Comme Sisyphe, il devra se satisfaire de remonter le rocher en haut de la pente, quitte, de temps à autre, à faire des pauses plus ludiques ou prendre d’autres chemins moins masochistes, moins autocentrés, plus originaux, plus créatifs, mieux peuplés, où l’humour et le rire ne seront pas interdits.

Avez-vous identifié de la dépression en vous ?

…de quel type ?

Savez-vous vous en échapper, la contrecarrer ?

Comment ?