Lundi 29 janvier 2018

En ce mois de janvier laborieux et pluvieux, le divertissement m’a paru un bon thème de réflexion.
Se divertir est une façon agréable de se retrouver, de se ressaisir. En effet, le quotidien nous pousse à nous absorber dans des tâches qui nous accaparent, nous pompent de l’énergie. Nos efforts de concentration sont perturbés par des sollicitations parasites qui accentuent un peu plus notre dépense d’énergie. Il est donc indispensable, pour notre bien- être, de nous distraire afin de récupérer de la bonne humeur, de la tranquillité et de cette précieuse énergie.
Mais que faut-il entendre par divertissement ? Chacun connaît ou devrait connaître l’opinion de Tristan Bernard : « Est réputé distrait, celui qui ne se laisse distraire par rien ». Mais que vise le « rien » ? Un rêveur exerce son droit au divertissement. Si nous écoutons sur le mode de la « pensée flottante », nous pouvons aisément associer des images, établir des analogies, concevoir des métaphores. Ces formes de divertissement sont utiles et souhaitables.
L’accompagnement alcoologique accorde la place qui convient à l’évocation du « Cher disparu », pour autant, l’objectif du soin est de s’éloigner du produit pour accorder l’attention indispensable à son propre épanouissement. Le soin consiste donc à divertir le sujet de ses obsessions : l’alcool et ce qui s’y rattache. Il s’agit d’ouvrir la perspective, d’apprendre le bon usage des différentes clés employées pour le« hors alcool ». Nous avons évoqué les bons divertissements (ceux qui nous ramènent à l’essentiel et, en tous cas, à des sensations de plaisir ou de joie) mais qu’en est-il des mauvais ? Nous nous dispenserons de les énumérer. Un « mauvais » divertissement est celui qui nous fatigue, sans effet de bien-être associé, qui nous abrutit, qui nous donne la sensation d’être vides, avec l’impression supplémentaire d’avoir perdu notre temps et gâché des opportunités plaisantes.
Nous avons pu affirmer que le repos consistait à changer d’activité. Nous pourrions dire qu’une vie divertissante, c'est-à-dire agréable à vivre, consiste à changer de divertissement en réduisant le plus possible les moments et les activités aliénantes. Le travail peut être ainsi le meilleur des divertissements.
Quels sont vos points de vue sur le divertissement ? Êtes-vous à l’aise par rapport à cette notion ?
Quel divertissement privilégiez-vous dans l’optique de l’épicurisme pragmatique ?