En tant que Collectif, nous ne fréquentons pas les réseaux sociaux. La problématique alcoolique et addictive rend compte de la diversité de la population. Une source d’unité profonde entre nous est la conscience que l’offre d’aide est inadaptée. Les Pouvoirs se moquent de cette réalité par ignorance coupable, par routine et, sans doute, cynisme. La façon de prendre en compte les addictions dans un pays dont le niveau de protection sociale et de soin reste enviable donne raison à Bernard Manville, l’auteur de la Fable des abeilles. Les failles humaines révélées par les addictions sont des sources indispensables pour le Pouvoir néolibéral d’un point de vue économique, mais aussi par les effets d’anesthésie et de disqualification sociale induits.
Nous nous abstiendrons de travailler non seulement, à titre individuel, le 10 septembre, mais également à titre collectif, en nous passant de la séance de groupe du lundi 8.
Nous ne nous faisons aucune illusion sur les capacités des Pouvoirs à se remettre en question. Ils disposent de moyens médiatiques et coercitifs dont ils ont usé et abusé en des temps pas si lointains. Nous souhaiterions que ce premier jour chômé se déroule pacifiquement, sans manifestation ni éclat, en reprenant à notre compte l’arrêt du pays, comme les Pouvoirs surent l’imposer au temps du confinement. L’intérêt général est une question politique qui exige dialogue, réflexion et actes en concordance. La façon dont la situation politique évoluera sera lourde de conséquences pour l’avenir. Les essais de récupération ne manqueront pas. Tout sera fait pour réduire cette initiative à un nouveau sujet de conversation entre personnes confortablement assises, ou convenablement démobilisées. Mais peu importe. Nous verrons bien.