Réalisation : Andreï Kontchalovski

Scénario : Elena Kiseleva,

Andreï Kontchalovski

Date : 2019 / Russie – Italie

Durée : 134 mn

Acteurs principaux :

Alberto Testone : Michel-Ange

Yuliya Vysotskaya : la dame à l’hermine

Riccardo Landi : Al Farah

Jokob Dielh ; Peppe

Micolas Adobati : Laurent II de Médicis

Massimo De Francovich : le pape Jules II

Simone Toffanin : le pape Léon X

Glen Blackhall : Raphaël

Toni Pandolfo : Dante

SA / HA

Le Michel-Ange d’Andreï Kontchalovski ne peut laisser indifférent. On le découvre aussi bien comme un projecteur sur une séquence de l’histoire de l’art à la Renaissance, une mise en images des mœurs de l’époque, le parcours erratique d’un génie un peu caractériel disputé par deux familles rivales, les Médicis de Florence, les Della Rovere. Jules II, le pape-soldat, appartenait à la seconde. Léon X qui lui succéda était un Médicis. Tous deux sollicitèrent les services de Michel-Ange, déjà célèbre, le premier pour sculpter son tombeau, le second pour la basilique de San Lorenzo à Florence. Auparavant, Michel-Ange avait auparavant mis quatre ans pour peindre le plafond de la Chapelle sixtine au Vatican.

D’un point de vue esthétique, le film peut être considéré comme une réussite. De nombreuses séquences sont mémorables : les carrières de Tarare, les paysages des Apennins, l’ambiance d’une ville du Moyen Âge, la violence des rapports sociaux de l’époque, l’omniprésence du vin.

La dynamique du film est un peu décevante. Que nous importe au fond l’état des mœurs des deux grandes familles rivales qui se disputaient le Saint-Siège, confondant sans vergogne le pouvoir temporel, la création artistique et l’argument religieux ?

Que nous importe la personnalité réelle ou supposée de Michel-Ange, au vu de l’œuvre qu’il a laissée ?

Le spectateur peut se dire que le commencement de la Renaissance avait de fortes ressemblances avec des mœurs sauvages, avec celles de notre modernité tardive.