Réalisation : Vincente Minnelli

 Scénario : John Paxton

Date : 1955 / USA

Durée : 134mn

Acteurs principaux : Richard Widmark (Dr Stewart Mc Iver), Charles Boyer (Dr Douglas Devanal), Gloria Grahame (Karen McIver), Lauren Bacall (Meg Rinehart), Lilian Gish (Victoria Inch), John Kerr (Steven Holte)

A/SA

Mots clés : Psychiatrie – Alcoolisme – Soin – Alliance (thérapeutique) − Manipulation

 

 

 

Avec « La  toile d’araignée », Vincente Minnelli dessine la trame complexe des relations au sein du microcosme constitué par une institution psychiatrique. Sont exposés avec pertinence les intrications de conceptions opposées du soin psychiatrique, celles des souffrances mentales et des passions amoureuses, les antagonismes de pouvoir, les difficultés de dialogue, en dépit de l’intelligence et de la sensibilité affective des protagonistes. Le film mérite d’être vu et revu par les différentes catégories d’acteurs mis en jeu dans tout microcosme. Il les aidera à prendre du recul par rapport à leurs pratiques relationnelles respectives et aux conséquences possibles d’actes insuffisamment réfléchis. Le message final de l’histoire est plutôt optimiste.

Le mélange des genres

 La première séquence du film annonce le mélange des genres qui fera la trame de l’histoire : une jeune femme prend en stop un très jeune résident de l’établissement psychiatrique du docteur McIver, dont elle est l’épouse. Ce psychiatre se consacre entièrement à son travail. Contrairement à une tradition psychiatrique privilégiant enfermement et médicaments, il s’appuie sur la créativité et l’autonomie des patients pour favoriser leur évolution vers l’équilibre mental et une disponibilité affective épanouissante. En agissant de la sorte, il néglige, de fait, son épouse. En dépit de leur deux enfants, leur relation s’est distendue. Le sentiment de ne plus être désirée et son désoeuvrement relatif va conduire la jeune femme à prendre des initiatives. Elle se laisse approcher par le directeur en titre de l’établissement, un séducteur, velléitaire et alcoolique. Elle prend aussi l’initiative de décorer le grand salon de convivialité fréquenté par les malades par des rideaux muraux.

Les tentures de cette pièce vont cristaliser les antagonismes, la toile d’araignée dans laquelle se perdront les personnages. C’est sur ce détail d’aménagement intérieur qu’intervient l’intendante, Miss Inch, sorte de gardienne du temple, jalouse de ses prérogatives. Une autre source de conflit apparait : les malades, encouragés par une animatrice, Meg Rinehart, se sont donnés le projet de décorer eux-mêmes la pièce de convialité par leurs peintures.

Le jeune homme initialement rencontré, Steven, patient suivi par le Docteur McIver, est l’acteur principal de cette initiative. Lors de la première rencontre, ce garçon intelligent définit avec humour la différence entre les patients et les médecins : seuls les premiers guérissent. En dépit de ses difficultés mentales, attribuées au comportement passé de son père, Steve progresse en concrétisant sa créativité. Il accroît la confiance qu’il se fait et développe sur ses capacités d’empathie.

Les relations humaines étant ce qu’elles sont, un engrenage dramatique va se développer mettant en valeur les failles des uns et des autres, celles des médecins en premier lieu. Ce commentaire n’en dira pas plus. La confrontation directe avec le film permettra aux membres d’un atelier cinéma d’effectuer les projections individuelles, d’entrevoir les analogies à l’œuvre dans le soin psychique actuel et, au-delà, dans toutes les institutions.

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