5 juillet 2021

 

C’est un thème à contre-emploi pour celui qui doit rédiger.

Le festif, pour lui, est synonyme de changement d’état de conscience collective alors que les capacités d’observation, d’écoute, d’attention, de contrôle émotionnel, de lucidité sont essentielles pour lui. Il est synonyme de grégarité, ce qu’il déteste, le plus souvent. Pour lui, le festif sonne faux et sent l’artifice.

La fête suggère un rituel de célébration collectif. Il en a également horreur. Il existe des plaisirs partagés, sans effet de foule.

Se réjouir à des dates imposées relève souvent pour lui de l’arbitraire et de la torture. Il est exceptionnel qu’il soit véritablement disponible dans la période considérée. Qui plus est, l’entourage est rarement à son goût. La fête pour lui est l’assurance de devoir entendre des banalités pitoyables, des comportements de mises en valeur déprimants. La fête exige des déplacements et, dans notre pays, ils sont particulièrement contrôlés sur les routes. Le dernier déplacement pour « fête » a été sanctionné (à ce jour) par deux PV pour excès de vitesse (53km/h contre 50, 90km/h contre 80). Ne pas s’ennuyer dans une fête exige une créativité réelle pour sauver du temps en trouvant un interlocuteur ou une activité à la marge, pendant que les gens se trémoussent, s’empiffrent et picolent. Les moments de bonheur partagé dans une foule sont faits d’instants brefs de complicité interindividuels : un échange de sourire et de regard, une accolade…

Bref, la fête est un cauchemar et le festif une promesse d’ennui profond.

La fête a une saveur particulière à l’échelle individuelle : le musicien à son piano, l’écrivain devant une page blanche, le menuisier à son établi, la participation à une action collective dans un sport, un moment partagé à deux, un temps de silence en un lieu propice, un enfant qui s’accroche à son cou, la récompense d’un effort, un ami retrouvé, un acte de refus, d’innombrables plaisirs minuscules qui peuplent le quotidien… Un bon repas à l’eau claire fait partie du festif si nous sommes en bonne compagnie.

Loin de l’alcool, comment envisagez-vous le festif et la fête ?