19 juillet 2021

La patience est une vertu habituellement prescrite. Nous avons à être patient, attendre un incertain « alignement des planètes ». Dans le domaine sportif, l’autocritique, après une défaite, met souvent en avant l’argument : « Nous n’avons pas été assez patients ». Implicitement, elle introduit la notion de « patience active », hautement recommandable.

La patience suppose d’admettre que ce que nous souhaitons n’est pas réalisable au moment où nous en éprouvons le désir.

Deux attitudes sont possibles. Nous pouvons concevoir que les conditions ne sont pas encore réunies, alors qu’elles ne dépendent pas de nous. C’est le cas classique de la personne alcoolique qui vient en consultation avec la ferme conviction de boire « modérément ». Après les informations d’usage, il faut laisser au réel le soin de dissiper les illusions. Il n’est pas plus utile de raisonner face au déni que de se taper la tête contre un mur. Dans une situation de blocage, il est indispensable de se recentrer sur d’autres centres d’intérêt, de lâcher prise. Il arrive que la limite de la patience soit atteinte. Persister dans une attitude d’ouverture et de patience deviendrait alors non seulement inutile mais encore contreproductif. Notre propre équilibre serait en jeu. Auquel cas, il devient nécessaire de clore le dossier, quitte à le rouvrir plus tard. Il existe une correspondance entre la patience mobilisée et l’enjeu. Plus celui-ci est important pour nous, plus il va mobiliser la patience active. La difficulté sera source d’initiatives diverses et variées destinées à débloquer la situation. Il est essentiel dans ces périodes de stagnation apparente, de déplacer sa capacité d’action sur des terrains moins encombrés, de prendre soin de soi et de ce qui nous importe aussi. Ne pas se laisser paralyser lors d’une situation de blocage est indispensable à notre équilibre.

La patience devient inutile devant un cas d’impossibilité. Nous pouvons alors rechercher des aides. Ne pas nous entêter.

Nous pouvons indiquer notre désaccord et nous retirer.

Nous pouvons également évaluer si d’autres personnes ou d’autres forces sont prêtes à se joindre à nous ou nous à les rejoindre pour affronter l’adversité.

Quelles raisons et quelles limites donnez-vous à votre patience ?