lundi 18 juin 2012

L’implication est donnée comme critère déterminant dans la réussite d’un parcours.

Au cours de l’hospitalisation brève, nous essayons de la faire vivre.

Il faut cependant remarquer que tout commence avec l’envie du patient de rompre avec la dépendance alcoolique. C’est la raison pour laquelle, nous essayons de créer les conditions favorables pour l’arrivée. Rien de tel qu’une arrivée non alcoolisée chez une personne qui a déjà « bougé » d’elle-même et qui, de surcroît, a pris la peine de comprendre les grandes lignes du projet thérapeutique. Nous essayons d’affaiblir le plus possible l’emprise de l’alcool à l’entrée par le pré-sevrage ou même le sevrage, par l’aide représentée par le Baclofène prescrit quelques semaines plus tôt. Le site, le livre sont là pour créer une curiosité de bon aloi.

L'arrivée est un temps-clé pour favoriser l'implication : équipe de patients restreinte, « compatible », avec une recherche d'harmonie par les différences ou par un effet-miroir lié à des similitudes, souvent d'histoire plus que de façon de boire. Ce temps préparatoire essaie de prendre en compte l’émergence d’un désir propre au sujet, les compatibilités psychosociales, l’urgence relative, les contraintes de l’établissement et parfois de l’équipe débouche sur le coaching, tel que nous l’entendons. Le calme désertique de la clinique, le samedi, est approprié à une ambiance de tranquillité et de réflexion, avec une angoisse atténuée par la présence insolite des visiteurs de l’AREA et du soignant, le samedi après-midi entier.

Les travaux internationaux ont souligné l’importance de l’implication des soignants et des équipes, suggérant indirectement que cette implication n’était pas toujours au rendez-vous ! Mais cette assertion reste fort vague. L’implication peut ête maladroite, inappropriée. Il nous appartiendra de la préciser. Comment la décliner efficacement ?

De même faudra-t-il préciser, au-delà des élans souvent spectaculaires quand la dynamique du petit groupe et du stage fonctionne bien, comment cette implication des premiers intéressés peut se perpétuer dans la durée. Nous voyons bien qu’il se produit une sélection naturelle… Comment lutter contre le darwinisme des psychopathologies, des entourages, en renforcement de la dépendance alcoolique ?

Dernier point, comment doit se traduire l’implication, la participation à la dynamique de changement mais aussi aux difficultés de ce changement les entourages de celui qui vient de quitter la bulle du temps institutionnel ?