21 février 

Le thème est douloureux dans ces temps de censure généralisée. Une fois encore la problématique alcoolique sert de miroir réfléchissant à une situation politique que je ne crois pas excessif de qualifier de catastrophique. Le déni et l’aveuglement semblent triompher plus que jamais de toute velléité d’esprit critique, facile, pourtant, à étayer si l’on regarde autour de soi.

Le comportement de notre pays et de ses principaux corps de métier ressemble à s’y méprendre à celui de l’alcoolique dans le déni le plus profond, aveugle de son état, ignorant de ses troubles cognitifs et de ce qui va lui arriver s’il ne remet pas en cause son addiction. Cela fait si longtemps qu’il boit, sans conséquence dramatique. Oh, certes, il n’est plus vraiment à ce qu’il fait. Il tente de préserver les apparences. Il remet sans cesse au lendemain les décisions. Il tolère le pourrissement de l’ambiance familiale. Il se paye de mots et se met en colère contre ses proches ou subit leurs reproches et menaces. La justice l’embête. Il a parfois cherché de l’aide sans la trouver. Il subit la marginalisation, additionne les arrêts de travail, recherche la rupture conventionnelle. Faute de solution, il se retrouve seul, accepte le recours de la pension d’adulte handicapé. Jusqu’à ce que l’Etat social s’effondre. Il existe, pourtant, un chemin vers la liberté et l’épanouissement…

Les donneurs de leçons et de certitudes qui sévissent partout, pour mieux masquer leurs calculs et leurs trahisons, leurs peurs égoïstes, sont pires que les personnes en difficulté avec l’alcool. Les plus honnêtes des citoyens semblent incapables de voir le pire qui s’annonce à force de démissions et de mensonges.

Quelles sont nos marges de manœuvre ? Continuer de faire lien, de proposer des solutions accessibles dans notre territoire d’influence, comme chaque alcoolique peut le faire dans le sien, avec du courage et de la ténacité.

Pouvez-vous donner des exemples de déni et d’aveuglement ? Quelles réponses avez-vous trouvé et mises en œuvre ?