25 avril 2022

Les situations à risque constituent un thème de réflexion incontournable dans le dialogue avec une personne devenue dépendante de l’alcool. Le moment est dramatique. Il est question de continuer sa route, en laissant le divin breuvage aux autres pratiquants.

Plus une goutte !

L’écarter alors qu’Il m’a tant donné !

M’isoler de mes chers amis qui sont si drôles quand ils ont bu !

Insulter la gastronomie française dans ce qu’elle a de plus raffiné ?

Me priver d’étaler ma culture œnologique ?

Trahir la Tradition jusqu’à changer le vin en eau !

Aggraver la situation économique et sociale, à mon échelle de consommateur excessif ? Car je donne du travail à la quasi-totalité des gens qui me jugent, me punissent, me défendent, m’enferment, me fournissent en médicaments, m’explorent, m’opèrent et m’incinèrent prématurément. Que deviendraient sans moi, les rustiques familles, les châtelains de la viticulture et les figures de proue de notre économie libérale, propriétaires de nos vignobles ? Et notre Etat, avec son armée de fonctionnaires diligents, comment avoir l’impudence de priver Bercy des taxes prélevées sur les alcools ?

En tant qu’alcoolique, je défends l’addiction française ! Pour autant, je ne suis pas chauvin. Je suis ouvert aux autres substances et activités qui aident à supporter le tragique, l’inconfort ou l’ennui du quotidien.

Et plus que tout, je m’offre comme modèle d’indignité, comme sujet méprisable. Je suis indispensable à la bonne conscience et à l’estime de soi des honnêtes gens.

Non, ne me demandez pas l’impossible. Je vais contrôler ma consommation et bien me tenir. J’entends devenir un citoyen exemplaire(mf).

Plus sérieusement, ce qui fait le risque de la situation se rattache à la personnalité et à l’état de la motivation du sujet. Il est évident que personne n’échappera aux situations qui lui faisaient prendre et reprendre le verre.

Comment de façon pragmatique, échapper aux situations à risque ? Ou, dit autrement, comment les situations cessent de comporter le risque d’un retour à l’alcool ?

Le médicament de l’humilité partagée et de la motivation protégée: l’Espéral.

Comme nous le disons très habituellement, il n’est pas interdit de faire simple et efficace. Dans 90% des cas au moins, la prise librement décidée, chaque matin, après seulement 24h sans alcool, ou un peu plus pour les personnes très sensibles au produit, garantit 24 heures sans alcool : une journée entière où il va être possible d’avoir des initiatives, de poser des actes sans que l’alcool empêche ou détruise ce qui peut et doit être fait. Avec ce moyen simple et pratique, les jours sans alcool se succèdent et l’absence de prise d’alcool finit par affaiblir le réflexe-alcool au point de le rendre indolore. Le subconscient participe, jour après jour, à l’effacement du craving. Tout un quotidien peut alors se réorganiser. Et, peu à peu, il n’y aura plus de situations à risque, dans la mesure où il sera possible de mettre en jeu d’autres stratégies pour trouver d’autres réponses que l’alcool aux circonstances qui conduisaient à la prise d’alcool. La prise d’Espéral peut ainsi dégager un temps précieux, pendant des semaines et des mois si nécessaire. Bien évidemment, s’en tenir qu’à lui n’a pas de sens.

Chaque personne peut et doit recenser ce qui pour elle est une situation à risque. Partant de là, il lui sera plus facile de trouver l’alternative adéquate à l’alcool. On peut rapprocher les situations à risque de la confrontation avec des personnes dites toxiques, déstabilisantes. Il n’est pas toujours possible de les éviter. Il convient de trouver avec elles les positionnements les meilleurs.

Les progrès du contrôle émotionnel aident à maitriser les situations à risque, les progrès en estime de soi, également. Le « non » devient plus facile. La maitrise de la parole ou du silence approprié peut devenir un moyen très efficace de démonter les situations à risque.

Avec la sobriété et le travail de réflexion associé, une personne peut devenir difficile à déstabiliser.

Dans votre expérience, comment vos situations à risque ont-elles évolué ? Quelle est la situation que vous redoutez le plus ?