08 mai 2023

Tout de suite ? Toutes affaires cessantes ?

Je suis pressé(e), en retard, j’ai un autre rendez-vous.

C’est quand notre prochain rendez-vous ? Hier !

J’ai oublié. Je ne me suis pas réveillé(e). J’avais bu.

Je ne suis pas venu(e). J’avais honte.

J’ai dû aller chercher mon enfant à l’école.

Je suis d’enterrement.

Je ne me sens pas très bien, ce matin.

J’ai un contretemps de dernière minute.

J’arrive. J’aurai 5, 10, un quart d’heure de retard.

Il y a une manif, la grève du métro, un embouteillage, ma voiture ne démarre pas.

C’est juste pour une ordonnance. C’est pour des papiers.

Je voudrais avoir des renseignements. Ah, vous êtes occupé ?

C’est pour une cure…

Je n’ai pas de carte vitale. Vous me prenez quand même ?

Peut-on ainsi disposer unilatéralement de la disponibilité de l’autre ?

Il faut croire que oui. Mais ce type d’attitude n’est pas sans conséquences. Ce genre de difficultés génère des conséquences dommageables sur l’organisation de vie des professionnels. Par rapport à quelques années, la déperdition du temps en astreinte de consultation a augmenté de 25% environ : un jour ouvrable de perdu sur quatre. Sans doute, les praticiens peuvent-ils combler les trous de chaque jour ouvrable par des activités de plan B ou C : relectures de dossiers, rangements, écriture de documents, correspondances.

À être sous-payés, à voir leur travail mal considéré, leur état d’esprit peut changer. Ils peuvent réduire ou différer leurs plages de rendez-vous, écarter les patients les plus perturbateurs ou les prendre en quelques minutes, quand ils se présentent. C’est en subissant ce genre de « maltraitances », qui s’ajoutent aux autres, qu’un praticien peut perdre en qualité relationnelle, en disponibilité ; Il peut connaître ainsi le burn out et/ou mettre fin à son activité.

De trop nombreuses personnes sont inconscientes des dommages qu’elles induisent par leur propre inorganisation. Elles sous-estiment l’effet de darwinisme sociétal induit par cette ambiance de fausses urgences, par cette tyrannie de l’immédiateté induite spécialement par celles et ceux qui ne font pas grand-chose de leurs journées.

La tyrannie de l’immédiateté justifie une totale désinvolture à l’encontre des autres. Sitôt exprimé, le désir s’envole, remplacé par une autre désir. Reflet de la Cancel culture, l’autre est effacé.

La tyrannie de l’immédiateté peut se contrôler par un usage intelligent et respectueux de ses 24 heures et de celles des autres. Le respect de l’autre et de soi continue à la contrecarrer.

Quels moyens et quelles attitudes mettez-vous en œuvre contre la tyrannie de l’immédiateté ?

 

Ce que nous apprennent les addictions, Dunod, 28€

 

La « bataille » du livre est engagée. Elle est vitale pour ce que nos défendons et faisons vivre. C’est aussi votre combat.

Ce livre est à acquérir, à lire et à relire. Il est à faire connaître à vos proches, à vos médecins, psychologues et psychothérapeutes. Vous pouvez l’offrir et/ou donner des dépliants de présentation que nous mettrons à votre disposition. Pour deux commandes, nous vous offrons un de nos ouvrages ou opuscules disponibles (Groupe de parole, Hospitalisation brève, représentations de l’alcoolique, Cinéma comme langage, conférences)

Nous vous demandons également, quand vous l’aurez lu, de nous adresser un commentaire de quelques lignes à l’adresse de messagerie : henrilouisgomes31@gmail avec votre prénom, la première lettre de votre nom et celui de votre commune. Nous répercuterons ces commentaires sur les sites référencés.

Une dédicace personnalisée est due à tout adhérent qui en fait la demande à l’avance : avec remis du livre lors du règlement, en consultation ou en réunion de groupe.