26-08-2024

 

Le déni est une des dispositions mentales largement partagées.

Nous pourrions définir le déni comme une incapacité à admettre une réalité dérangeante. Le propre d’un déni est de résister à l’épreuve des faits. Le déni s’accompagne d’affirmations qui se substituent à toute argumentation fondée.

Nous ne nous attarderons pas sur les dénis rattachés à la problématique alcoolique. Ils sont divers et variés. Ils peuvent intervenir à tous moments dans un parcours de vie marqué par l’addiction alcoolique. Un des plus fréquent, dans le cadre de l’accompagnement, est de se persuader qu’une reprise de la consommation est possible sans risque ni dommage.

La question du déni doit aussi nous préoccuper d’un point de vue sociétal. Le déni est omniprésent dans à peu prés tout ce qui se dit et se fait. Il a pour fonction principale de masquer le naufrage en cours. Comme l’écrit Corinne Morel Darleux : “La société en est arrivé à un tel état de dévissage culturel, le conformisme et l’injonction normative sont devenus de tels fléaux que toute déviation, tout pas de côté, toute élégance gratuite en vient à acquérir une portée subversive... Le véritable ennemi est celui qui sait, qui possède les leviers pour que ça change, peut choisir de les activer et qui ne le fait pas“. Il est évident que le déni apporte un puissant concours pour que les choses se passe ainsi.

Le déni est amplifié par les situations d’insécurité, quand les repères s’effacent et que le chemin à suivre se fait incertain. Combattre le déni supposerait d’examiner la situation problématique en s’efforçant de la comprendre, pour choisir ensuite le choix à opérer. Dans le film Lacombe Lucien, de Louis Malle, le personnage central change en un instant d’option : sur la base du refus d’un instituteur, membre de la résistance, il change de camp et rejoint la Milice. Dans la plupart des cas, le déni a des racines profondes qui ne sont pas sans évoquer celles des problèmatiques addictives avec leur part de désintérêt affectif, de traumatismes, de carences éducatives et éthiques, sans parler des défauts de perspectives sociales et affectives.

Quels sont, aujourd’hui, les dénis qui vous posent le plus problème?