22-09-2025
Nous essayons de progresser dans l’écriture des « Antennes de l’escargot », notamment par les thématiques proposées au groupe. Peu à peu, le mode d’écriture se précise. Comment se fondent nos opinions… en alcoologie ? Telle est une des questions à traiter.
De la place que j’occupais, il m’a été facile de comprendre que l’offre de soin – ou, si on préfère, d’accompagnement – ne convenait pas aux personnes souffrant des conséquences somatiques de leur alcoolisme, essentiellement des cirrhoses du foie et des pancréatites chroniques. Le peu de retours dont je disposais sur les cures et les postcures de l’époque me dissuadait d’orienter les patients dans cette direction. Donc j’étais muet.
Je précise que l’ensemble de ma formation de médecin – y compris d’interne – n’avait pas consacré une minute à la dépendance alcoolique.
Il n’était pas très difficile de comprendre que l’alcool pouvait avoir la valeur d’un symptôme personnel, au-delà des habitudes sociales et culturelles.
Il a suffi que je rencontre des alcooliques qui s’en étaient « sortis » pour établir un mode de prise en charge reposant sur la motivation – à travailler, malgré le déni et les libertés résiduelles laissées par l’alcool – des séjours brefs – aussi dépsychiatrisés que possible – et un accompagnement où les « pairs » auraient un rôle important, par l’expérience et la réflexion qu’ils acceptaient de mettre en commun. J’ai cessé d’être muet.
Une difficulté a été d’admettre que les conditions structurelles d’un accompagnement centré sur la diversité des personnes n’existaient pas. Nous l’avons créé, fonctionnellement, localement, et imparfaitement, avec l’association. Le monde a changé. Les addictions se sont diversifiées. Moins que jamais, les conditions d’un accompagnement efficace sont réunies.
Comment se fondent nos opinions ? À partir de nos préjugés, puis de leur remise en cause, à partir d’un effort d’observation prolongé et diversifié, donc de l’expérience, et d’un effort de culture générale, tout en prenant en compte ce qui se passe dans la société. Le partage d’expériences est, sans doute aucun, la meilleure façon de faire reculer le déni et l’ignorance.
Comment se sont fondées vos opinions en alcoologie ? En quoi l’accompagnement fait-il évoluer vos opinions ?