Print Friendly and PDF

 

06-10-2025

Coup sur coup, plusieurs d’entre vous m’ont rappelé combien le corps pouvait prendre la place d’une souffrance inexprimée, aux causes parfois indéfinies, et s’imposer ou imposer l’alcool.

Une personne a pu subir une gastrectomie partielle pour un ulcère hémorragique, me ramenant des dizaines d’années en arrière, les indications chirurgicales étant devenues exceptionnelles dans ce type de pathologie. L’alcool s’est installé en parallèle.

Une autre personne, inversement, avait été dépendante de l’alcool et disposait d’un recul de quinze ans de sobriété. Les dernières années avaient été compromises par une maladie intestinale chronique aux causes incertaines justifiant des chimiothérapies plus ou moins invalidantes, au point de susciter le retour de l’alcool. Cette dernière personne avait souffert d’asthme, maladie psychosomatique par excellence.

Une patiente suivie pour sa problématique avec l’alcool m’a signalé que, lorsqu’elle était enfant, elle souffrait de verrues sur les mains et ces verrues résistaient aux traitements médicaux d’usage. C’est alors qu’une grand-mère aimante, rationnelle, avait appliqué une recette ancestrale : elle avait frotté les verrues avec une herbe particulière puis avait enterré ce végétal provoquant la disparition des verrues. J’ai suivi des patients souffrant d’un psoriasis sévère ayant que leur affection de peau disparaisse dans la dynamique d’une psychothérapie.

L’homéostasie concerne notre capacité à vivre un état psychosomatique satisfaisant en dépit des contraintes extérieures (et intériorisées). Une perte d’équilibre peut faite le lit d’une addiction ou de son retour.

Il ne s’agit donc pas seulement de prendre soin de son corps. Il s’agit de l’écouter, d’en comprendre les messages, qui ont donné lieu à des expressions populaires : « J’en ai plein le dos », « ça me gonfle », « ça me prend la tête », « ça me donne des boutons » …

Le corps prend une part d’autant plus grande dans l’expression des souffrances qu’il manque au sujet de paroles pour les expliciter.

Votre corps a-t-il eu l’occasion de s’exprimer avant, pendant ou après la période de l’addiction ?