15-12-2025

Nous vivons une époque formidable où la rétribution du « travail » est conditionnée par son rendement financier, indépendamment de la valeur d’usage, c’est-à-dire de son utilité sociale réelle.

Ainsi, comme chacun sait ou devrait le savoir, a-t-on pu vendre aux enchères 90 petites boites de conserve contenant la production intestinale d’un créateur italien, Piero Manzoni, au prix fort, au début des années 1960. Le plasticien mourut peu après. En 2000, des enchères atteignirent plus de 150000€ la boite. Des acquéreurs précautionneux en mirent au frigidaire. Des boites finirent par fuir et laisser passer des odeurs qui témoignaient de l’authenticité de la création.

Le travail socialement utile ne suscite pas une générosité équivalente. Le bénévolat en est une forme. Il arrive qu’à la retraite, des personnes soucieuses d’apporter une aide concrète s’investissent dans une ou plusieurs associations. De plus en plus de personnes participent aux restos du cœur, Secours populaire et autres pour pouvoir, elles aussi, se nourrir. Quelques unes agissent par passion, Ainsi les lecteurs ou lectrices pour mal-voyants ou des enseignants bénévoles qui apprennent à lire, à écrire et à compter à des étrangers, ignorants de notre langue afin de les aider à s’adapter.

Le bénévolat peut, à juste titre, être critiqué, quand il sert à priver d’emploi des personnes soucieuses d’en trouver un. Il existe des bénévolats contraints dans le cadre judiciaire. Ainsi, les prisonniers peuvent travailler pour une misère et une grande société. Autre cas de figure, les travaux d’intérêt général. C’est mieux que d’aller en prison.

Nous pourrions parler de bénévolat contraint : quand une activité indiscutablement utile ne fait l’objet d’aucune reconnaissance.

Pour ma part, j’ai une préférence pour le bénévolat de sensibilité politique. Il est difficile aujourd’hui de croire au militantisme politique, à moins d’espérer en faire un instrument de promotion individuelle. Les personnes souffrant d’addictions ont bénéficié de l’entraide. L’AREA est typiquement une association de sensibilité politique. Elle vise un impact dans la société à partir des personnes concernées.

Quelle est votre position (avantages et inconvénients) vis-à-vis du bénévolat ?