05-01-2026

Un thème de rentrée fort intéressant en dépit de son côté « océanique », même limité à la seule problématique alcoolique.

Je serai tenté de prendre d’emblée un raccourci en soulignant que le plus important est d’être clair avec soi-même, de comprendre son ambivalence, d’être « réaliste », d’éviter les apitoiements inutiles et d’avoir clairement en tête le sens des priorités et les échelles d’intérêt.

Les incompréhensions sont inévitables, permanentes ou presque, à tous les niveaux. On peut même penser que beaucoup dépensent une grande quantité d’énergie et d’arguments, de forces conscientes et inconscientes pour ne pas comprendre et garder ainsi leurs certitudes, indispensables à leur tranquillité ou à leurs croyances.

L’essentiel, après avoir exercé raisonnablement son discernement sur le souhaitable, le possible, l’évitable et le proscrit, pour soi, de trouver la bonne distance avec ses interlocuteurs.

Pour la problématique alcoolique, nous pouvons affirmer sans nous tromper que ce qui émerge de la Société est un mélange d’ignorance, de lieux communs et d’indifférence. L’Etat français n’est guère plus ouvert. Il continue de valider des méthodes et des moyens qui ont fait la preuve de leur inefficacité et de cautionner des pratiques de gestion des problèmes et des dommages. Les médecins et les soignants manquent de formation, de temps et de moyens, ce qui facilite les attitudes d’évitement et des contre-attitudes regrettables.

Les familles constituent un ensemble très hétérogène. Certains proches sont ouverts et comprennent, intuitivement, leurs limites et l’intérêt de leur présence. Ils savent prendre conscience de leurs propres souffrances, pardonner sans s’illusionner, accepter les changements, tolérer les incidents de parcours, manifester leur affection et leur amour. D’autres ne comprennent rien. Quelques uns s’acharnent sur un « convalescent » et n’hésitent pas à exploiter le problème d’alcool pour gagner leur procès et obtenir le « maximum ».

De nombreux patients ne disposent pas, au départ, d’un discernement supérieur à leur entourage. Ils partagent l’idéologie circulante et les poncifs les plus éculés concernant l’alcool, vénéré ou diabolisé.

Il existe des niveaux de discernement. Les plus pragmatiques ne sont pas les moins efficaces. Cependant, l'intérêt de l'implication est de se nourrir de sa propre réflexion, d’accroître ses connaissances de l’humain, de développer une sagesse libératrice, sur fond d’élaboration mentale et d’investissements appropriés. Un travail d’acceptation est à faire face aux incompréhensions, sans, pour autant, renoncer à ce qui peut évoluer, par le dialogue, ou être changé, par la parole ou par des actes.

Quelles sont les incompréhensions qui vous ont fait le plus souffrir ?

Avez-vous progressé assez pour ne plus en souffrir excessivement ?