Lundi 10 Mars 2014

La fonction parentale est sans doute le métier le moins reconnu et le plus décisif qui soit pour le développement psychoaffectif d’un enfant.

Cette fonction parentale s’inscrit désormais dans des cas de figure éloignés des formes classiques. Elle reste aussi décisive que par le passé.

D’Epicure nous savons seulement qu’il s’opposait à la pédophilie, pratique habituelle en son temps. Ce qui est peu et beaucoup aussi car sa réflexion présente dans la lettre à son élève Ménécée suggère que l’enfant doit être respecté, en raison même de sa condition de personne dépendante, en évolution et encore très influençable.

Comment décliner cette préoccupation majeure dans la vie relationnelle et l’estime de soi  pour la problématique alcoolique ?

Nous savons tous que les dommages sur enfants n’ont pas besoin de la présence de l’alcool pour avoir lieu. Bien des personnes devenues alcooliques peuvent en témoigner : violences et maltraitances verbales, physiques, psychologiques et sexuelles.

Il est clair que de nombreuses personnes alcooliques peuvent être de bons parents parce que la dépendance alcoolique s’est installée en décalage par rapport aux jeunes années de leur(s) enfant(s), parce que, beaucoup plus rarement, elles sont parvenues à en faire une affaire cachée ou parce que, tout simplement elles ont été ou sont encore de bons parents, malgré la dépendance, par intermittence, le matin et parfois jusqu’à la fin de journée, ou certains jours sans alcool.

Chacun sait que les enfants de personnes alcooliques sont empêtrés dans des conflits de loyauté, dans le silence et l’isolement de la honte ou encore dans un sentiment paradoxal de culpabilité lié à leur parentalisation de fait est bien connu également.

Les enfants d’aujourd’hui subissent le contrecoup des séparations précoces ce qui pose la question des familles d’accueil et des tuteurs de résilience.

Les parents jeunes et moins jeunes, qu’ils aient ou non des addictions actives, sont confrontés à des difficultés manifestées par leurs enfants : addictions sans drogue, premières ivresses mais aussi des mises en échec scolaire, des replis sociaux tout aussi bien qu’à des revendications « festives » et à leurs conséquences.

Ceux qui travaillent au contact des étudiants décrivent les ivresses et les abus à la hauteur d’une nouvelle norme sociale pour leur classe d’âge.

Tous ces phénomènes interrogent la fonction épicurienne des apprentissages, du lien à établir entre la sobriété, le goût du risque et de l’interdit, la quête de plaisirs, le refus de grandir et les responsabilités.


 

Se pose souvent face à des comportements d’adolescence interminable la question de la survie psychique et affective des parents, qu’ils aient été ou non concernés par des problèmes psys ou des difficultés d’ordre addictif dans le passé ou le présent. Epicure, bien avant Voltaire, nous invite à respecter l’autre et soi-même. L’objectif n’est pas inaccessible.

Si on considère que la Société a un rôle de parent collectif, quelles sont les valeurs et les règles à faire vivre pour illustrer la relation entre parent et enfant ?

Comment concevoir une prévention des addictions, en tant que parents ?