Lundi 24 septembre

Il n’est sans doute pas facile de sortir d’une dépression et pas toujours évident d’éviter d’y entrer ou d’y retourner. La dépression peut avoir des signes avant-coureurs.

J’ai tendance à assimiler la sortie de l’alcool et la sortie de dépression pour ce qui concerne les moyens à mettre en jeu.

La vraie vie et les événements qu’elle suscite entament habituellement l’insouciance de l’enfance quand, par chance, celle-ci a pu se dérouler sans difficultés particulières.

L’interaction de l’inné – il existe des transmissions familiales – de l’acquis précoce – les traumas ! – et des acquis plus tardifs – les événements de vie – se combinent pour aboutir à une humeur faisant ou non problème.

Schématiquement, sortir d’une dépression suppose d’écarter ou de neutraliser, l’un après l’autre, les facteurs qui ont abouti à l’état dépressif.

Il est nécessaire d’enlever l’alcool et de s’en protéger, d’emblée, car l’existence d’une dépression à la période de la dépendance acquise démontre que les effets positifs passés sont désormais épuisés. La prescription d’un anti-dépresseur alors que l’alcoolisation se poursuit est inefficace. L’arrêt de l’alcool ne donne pas toujours de l’énergie, surtout dans les premières semaines, passée une éventuelle « période rose » transitoire. Le désir manque, l’ennui et la passivité – la procrastination ! – dominent. Des angoisses peuvent se manifester.

La sortie de la dépression va donc combiner des investissements dans le cadre de l’accompagnement psychothérapique et d’autres investissements dans celui de sa vie.

Le cadre et la régularité des participations en réunions aide à retrouver le temps linéaire : la semaine, les vingt-quatre heures. Dès que possible, les « bonnes » lectures apporteront un plus à l’impact des consultations et des séances de groupe. Maintenir ce cadre est très important pour la gestion des « temps faibles » et pour, peu à peu, avoir de bonnes initiatives, revoir ses relations.

La simplification de l’équation personnelle va devoir s’effectuer, sur le plan de la vie professionnelle, familiale, affective, occupationnelle. Le chantier est ouvert. La sobriété (pas d’alcool + réflexion) va permettre des progrès.

Plus le sujet a des tendances dépressives, mieux il devra s’investir.

Avez-vous eu l’expérience d’un état dépressif et de sa sortie ? Qu’avez-vous privilégié ?